Petit plaisir

En ces temps incertains, les petits plaisirs sont rares mais chers. Ainsi en est-il de la lecture des commentaires de presse (de droite) sur le score d’Edouard Philippe au Havre face au communiste Jean-Paul Lecoq. On y voit (dans Le Parisien, Le Figaro) un premier ministre « confiné dans un hôtel au pied des docks », organisant en catimini, après le scrutin, une conférence de presse, lors d’« une bien étrange soirée ». Edouard Philippe, apprend-on, redoute le face-à-face avec Jean-Paul Lecoq car « Matignon se serait bien accommodé d’une quadrangulaire pour le faire gagner ». Quant à son intervention, ce soir-là, on saura juste que « l’homme reste discret, très discret », « qu’il se garde bien de faire le moindre commentaire sur son résultat, préférant concentrer l’essentiel de son propos sur la crise du coronavirus ». Ce n’est peut-être pas très charitable de se réjouir des déboires d’autrui ; n’empêche, parfois, ça fait du bien.

Gérard Streiff