PLFSS 2019 : un mensonge d’Etat qui cache un assèchement programmé des ressources de la Sécurité sociale

Encore une fois, le gouvernement manie le mensonge avec dextérité et impudeur pour camoufler son objectif de casse de notre système de protection sociale solidaire et universel.

Après le plan « ma santé 2022 », véritable changement de paradigme en matière de système de santé public qui marginalise l’hôpital public et en attendant le projet sur les retraites, le dossier de presse du prochain PLFSS du gouvernement manipule concepts et chiffres, pour avancer masqué sur des objectifs financiers très élevés.
Dans le même élan, le document annonce triomphalement la fin du déficit du régime général pour l’année 2019 et sa volonté de poursuivre la baisse des dépenses publiques et sociales, ceci expliquant cela !
Le gouvernement fixe royalement un Objectif national de dépenses d’assurance maladie (ONDAM) à 2,5%, soit +0,3% que prévu, alors qu’il faudrait au minimum 4,5% pour financer les dépenses de santé qui progressent naturellement sous l’effet du vieillissement et du progrès technique : c’est donc une nouvelle ponction, sans plus d’alibi du fameux « Trou », que le gouvernement entérine avec 3,8 milliards d’économies supplémentaires sur les dépenses de santé en 2019 !
Avec l’effet de l’inflation cumulé, cet ONDAM sera en réalité le pire de la dernière décennie, et des dépenses qui n’évolueront que de 1,9% !
Baisse de remboursements, remise en cause de prestations universelles comme des droits à la retraite, fermetures de maternités et étranglement financier des hôpitaux publics et des EHPAD, voilà ce que représentent en vérité les ONDAM votés ces dernières décennies par les Parlements successifs : organiser méthodiquement la baisse des dépenses financées par la Sécurité sociale, pour baisser d’une manière constante le coût du travail, pour satisfaire sans vergogne la course au profit financier des entreprises ! Le gouvernement prévoit ainsi pour 2019 de transformer le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) et diverses taxes en exonérations de cotisations patronales permanentes, soient 20 milliards d’euros disponibles immédiatement ! Celles-ci pourraient en outre ne pas être compensées entièrement, sous couvert d’une fusion des deux lois de financement…
Quant à la baisse des cotisations des salarié-e-s, au nom du pouvoir d’achat, sensée être compensée par la honteuse augmentation de la CSG de 2018, elle reste un leurre et surtout pour les retraité.e.s qui la supportent entièrement : une perte de pouvoir d’achat insupportable inscrite dans la durée !
Le comble est atteint avec l’objectif macroniste de « zéro reste à charge » pour l’optique, le dentaire et l’appareillage, qui n’est que la voie royale ouverte au monde assurantiel, et maintient les inégalités d’accès à la santé. Nous sommes loin du 100% Sécu !
Enfin, malgré les déclarations de la Ministre, les hôpitaux publics restent les sinistrés de ce PLFSS avec 910 millions d’économies, au nom de la structuration de l’offre de soins, du tout ambulatoire ! Ils continueront à crouler sous les déficits, l’endettement et les personnels de réclamer à corps et à cri des moyens pour faire correctement leur travail.