Portrait de candidat : Arthur Hay

J’ai 30 ans, je suis coursier à vélo depuis 3 ans à Bordeaux après l’obtention d’un master de gestion de projet humanitaire à Paris.

J’ai d’abord travaillé pour des plateformes capitalistes de livraison. À ce moment il me restait du temps pour m’engager bénévolement dans les associations la Cimade ou Médecins du monde.

Au mois de juillet 2016, une grande enseigne de la livraison coule du jour au lendemain, et depuis ce moment des collègues et moi luttons contre la précarisation des travailleurs uberisés. Cette lutte nous l’avons portée en créant le premier et toujours seul syndicat de livreurs de plateformes, ceci à la CGT qui nous a ouvert ses portes. En tant qu’auto entrepreneurs, nos droits de représentation syndicale sont inexistants. Contraints par nos employeurs à prendre la porte, nous créons à 3 coursiers une association de livraison à vélo appelée Coursiers Bordelais, qui nous permet de nous salarier en décembre 2018 et de continuer notre métier dans des conditions dignes. Cette association est en phase de devenir une coopérative. Aujourd’hui je suis toujours secrétaire général du syndicat des coursiers à vélo de la Gironde. Je suis coopérateur à plein temps chez CB, membre fondateur de la Coordination d’action vers l’autonomie des livreurs (collectif national) ; membre fondateur de Transnational Federation of Courriers (collectif international) ; membre du collectif Pédale et tais-toi (#PETT) parrainé par Fabien Gay et Pascal Savoldelli, et candidat aux élections européennes sur la liste de Ian Brossat. Si je suis sur cette liste, c’est qu’elle représente la France qui se bat, celle qui mettra de la terre, du cambouis, des pavés sur les sièges de l’Assemblée européenne.

Comme la plupart des candidats de la liste PCF je suis là car je représente une lutte.

Celle que je porte est contre le capitalisme de plateformes, ce capitalisme qui contourne le droit du travail avec l’aval de nos gouvernements. Ces droits que le Parti communiste peut être fier d’avoir conquis. Ces plateformes, fortes de l’accumulation de données et d’investissement infini de la finance, exploitent et paupérisent le monde entier, accentuant la plus-value volée aux travailleuses et travailleurs. L’Europe n’a pas su, n’a pas voulu se défendre de cette attaque libérale portée par des entreprises qui sont bien loin des valeurs de dignité humaine, de démocratie et de protection sociale prétendument portées dans le traité de Lisbonne. Nous pouvons même dire que l'Europe, dans sa forme néolibérale,  a organisé cela par la concurrence de tou.te.s contre tou.te.s. Concurrence sans aucune norme posée par les hommes et les femmes, concurrence qui fait de notre avenir la variable d'une seule loi, celle de l'offre et de la demande. Aujourd'hui, concernant le combat que je porte, c'est par la concurrence des statuts, aussi bien entre les nations qu'à l'intérieur des nations (autoentrepreneurs et salariés, travailleurs détachés et autochtones, droit privé et fonctionnaires (La Poste comme exemple) c'est dans cette concurrence que nos droits en tant que travailleurs, en tant que producteurs de valeurs, sont niés, sont détruits. C'est par la concurrence des statuts que le capital nous divise et impose sa domination sur ce qu'on produit, pourquoi on produit et comment on produit.

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