Réclamons l’égalité, la solidarité - Extraits du discours de Fabien Roussel le samedi 10 septembre 2022

Publié le 14 septembre 2022

En cette rentrée 2022, nous disons aux profiteurs de crise : fini l’abondance des profits et des dividendes, fini les trains de vie en yacht et jet, nous réclamons l’égalité, la solidarité ! Car il faut changer de braquet pour répondre aux urgences sociales, aux urgences écologiques. Et nous avons une exigence, nous le peuple de France, le peuple des travailleurs. Nous voulons participer aux décisions dans les entreprises. Ce n’est plus aux conseils d’administration, aux fonds de pension, aux Blackrock, MacKinsey et compagnie de décider de nos vies, de nos salaires et de la distribution de nos richesses.

Nous voulons décider des investissements et nous préférons augmenter les salaires, embaucher, plutôt que de distribuer des dividendes. Nous voulons avoir le pouvoir dans les entreprises de faire respecter chaque salarié, tous les salariés, et d’abord les femmes qui doivent avoir les mêmes salaires que les hommes et ne subir aucune discrimination ou violence. Nous voulons décider, participer aux choix pour produire autrement, pour produire en France et en respectant autant les êtres humains que les ressources naturelles, les animaux et la biodiversité.

Mettons la démocratie au cœur de l’entreprise. Soyons exigeants, y compris pour bloquer des décisions contraires aux intérêts du pays et du climat.

Enfin, pour faire face aux immenses investissements nécessaires en faveur du climat, pour former les millions de jeunes, de salariés, indispensables à cette révolution écologique, sociale, féministe, il n’y a pas 36 solutions : mettons la main sur l’argent. « Touche pas au grisbi », disaient les « Tontons flingueurs ». Eh bien nous, on va y toucher au grisbi, car c’est le nôtre ! La taxe, la contribution sur les profits, ils la mettent en place en Allemagne, en Espagne, en Angleterre... Et en France, ils ne savent pas ce que c’est que les superprofits ! Ça fait 15 ans que les parlementaires communistes la propose à l’Assemblée nationale et au Sénat. Alors, Monsieur Macron, un peu de courage avec les riches, avec vos amis. Dès cet automne, mettez en place cette contribution exceptionnelle.

Oui, mettons en commun ces richesses, car ce sont les nôtres. Nous proposons de mettre cet argent au service d’un fonds pour l’emploi et le climat, doté de 150 milliards d’euros par an, comme le recommande le GIEC, financé par les entreprises, l’État et la Banque centrale européenne. Et nous voulons même décider ensemble de son utilisation.

Mettre en commun, c’est ça le communisme ! Écoutez cette belle citation : « Quand je donne à manger aux pauvres, on m’appelle un saint. Quand je demande pourquoi ils sont pauvres, on m’appelle un communiste. » Elle appartient à Helder Camara, évêque célèbre des bidonvilles au Brésil.

Eh bien ici, en France, le communisme, le Parti communiste français a aussi cette belle histoire, en étant partie prenante de grandes conquêtes pour l’égalité, pour la dignité humaine, telles la sécurité sociale et la fonction publique. Une histoire faite de combats acharnés contre le fascisme, contre l’antisémitisme et le racisme, pour la décolonisation et pour la paix entre les peuples. Oui, cette paix si menacée aujourd’hui et qui préoccupe toutes les familles, tous les travailleurs. La guerre, elle est toujours décidée par ceux qui ne la font pas. En revanche, ce sont toujours les mêmes qui en payent le prix le plus douloureux, notamment les jeunes, les salariés, les familles qui perdent un enfant, les femmes victimes de viols qui sont autant de crimes de guerre.

Le nombre de pays en guerre, en conflit, n’a jamais été aussi élevé depuis 30 ans selon l’ONU. Avec celle en Syrie, en Afghanistan, au Yémen, au Kurdistan, au Mali, au Sahara. Avec cette guerre interminable d’Israël et de Palestine, qui prive le peuple palestinien de ses droits fondamentaux. Oui, nous appelons plus que jamais à la reconnaissance d’un État palestinien, aux côtés de l’État d’Israël et dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Et que la jeunesse israélienne et palestinienne vive enfin en paix et en sécurité !

Et liberté pour notre ami et camarade Salah Hamouri, injustement emprisonné ; et liberté aussi pour Marwan Barghouti, député palestinien emprisonné depuis plus de 20 ans dans les geôles israéliennes.

Et bien sûr j’ai en tête cette guerre qui s’installe maintenant en Ukraine ! Qui aurait pu imaginer qu’à notre époque encore, forts des leçons des deux précédentes guerres mondiales, nous pourrions revivre en Europe l’angoisse d’une troisième guerre mondiale ? À un moment où l’homme - et une femme en l’occurrence - prétend de nouveau marcher sur la Lune, notre monde marche sur la tête !

Mes amis, unissons-nous pour lancer un grand appel en faveur de la paix, Dans notre grande diversité d’opinions, unissons-nous pour que des solutions pacifiques émergent et pour mettre fin à ce conflit ici au cœur de l’Europe ! Jean Jaurès, fondateur du journal l’Humanité, disait que « l’affirmation de la paix est le plus grand des combats ». Alors, ensemble, Dans l’union, dans l’action, unissons-nous pour la paix, pour le respect de la dignité humaine.

Mes amis, cette rentrée doit avoir un caractère exceptionnel pour toutes les raisons que je viens d’évoquer. Et c’est pourquoi je vous propose de faire événement lors des journées de mobilisations du 22 avec les personnels de santé et le 29 septembre avec tous les salariés pour obtenir des hausses de salaires et la hausse des pensions de retraites à l’appel de la CGT, de la FSU, de Solidaires. Le 29 septembre, tous ensemble pour nos salaires ! Il faudra en passer par là pour se faire entendre, pour obtenir plus que des petits chèques. Et c’est dans l’action que la gauche trouvera aussi les ressources pour rassembler une majorité de Français, pour convaincre celles et ceux, nombreux, qui se sont abstenus lors des dernières élections, pour parler autant à la France des villes qu’à celle des champs, sans jamais les opposer.

Dans la belle histoire de France, la plus heureuse, la plus progressiste, c’est toujours le peuple, uni, déterminé, qui sut arracher les plus belles victoires ; et c’est toujours lui qui a su tourner les pages les plus sombres de notre histoire. À chaque fois, les communistes étaient à ses côtés. Eh bien nous sommes encore là et nous le serons jusqu’à la victoire ! Rejoignez-nous, adhérez au Parti communiste français !