Réquisition de l’Hôtel-Dieu

Les chiffres sont têtus : la pandémie a fait en France plus de 15 000 décès et au moins 30 000 personnes sont actuellement hospitalisées dont près de 7 000 (au 13 avril) se trouvaient en réanimation et soins intensifs. Même si les spécialistes constatent une légère baisse des admissions de malades du Covid-19, le virus frappe encore la population, notamment les plus fragiles et les plus démunis.

Malgré des propos compassionnels pour les soignants qualifiés de « héros » et de « premiers de tranchée », Emmanuel Macron n’a toujours pas concrètement donné les moyens de sortir l’hôpital de l’austérité, des normes comptables, de rentabilité plongeant les personnels dans des situations inextricables… Sinon l’annonce de primes.

« Assez de promesses, des actes, Monsieur de Président », a lancé le Dr Christophe Prudhomme, médecin du Samu 93, dans les colonnes de l’Humanité, affirmant : « Nous hospitaliers, nous voulons et nous nous battons pour un changement radical de politique pour l’hôpital public. »

C’est ainsi que des habitants du centre de Paris, soutenus par les communistes du cœur de la capitale (Paris 1, 2, 3, 4), avec leurs élu·e·s sortants et « futurs » et ceux du Conseil de Paris, ont lancé une initiative appelant à la réquisition de l’Hôtel-Dieu. Ils ont reçu le soutien de la maire de Paris Anne Hidalgo : « J’ai décidé de soutenir le projet de réquisition de l’Hôtel Dieu et du Val de Grâce pour répondre aux besoins des hôpitaux. » (sur twitter).

Dans ces conditions, il est scandaleux que M. Martin Hirsh, le directeur général de l’AP-HP, puisse continuer à refuser la réouverture du service d’urgence et la possibilité de soigner les malades du Covid-19 dans cet hôpital de proximité, en plein centre de Paris.

Les personnels de cet établissement ont d’ailleurs fait état de leur colère. Avec la CGT, ils ont dénoncé « les mensonges » de M. Hirsh. « Il faut rouvrir l’Hôtel-Dieu, ses lits de réanimation et de post réanimation, ainsi que ses services d’urgence... », plutôt que d’ « organiser des TGCV sanitaires ».

Le président du groupe communiste à l’Hôtel de Ville, Nicolas Bonnet Ouladj, le 2 avril, demandait à M. Hirsh de répondre aux exigences des personnels concernant l’Hôtel-Dieu.

Une pétition a été lancée à l’initiative des communistes et leurs élus.