Résultats des élections – L’urgence est de construire l’unité de la jeunesse

Les résultats du premier tour de l’élection présidentielle font d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen les qualifiés pour le second tour. Cette situation nous inquiète pour notre avenir et pour celui du pays. Aucun de ces deux candidats ne permettra de conquérir de nouveaux droits pour les travailleurs, et pour les jeunes.

Fabien Roussel est la révélation politique de cette campagne électorale. Grâce à un discours et des propositions tournées vers les intérêts des classes populaires, il aura montré que la reconstruction d’une gauche majoritaire dans le pays était possible. Cette très belle campagne est un point d’appui essentiel pour cette ambition, ainsi que pour redonner confiance en la politique à toute une partie de la population qui s’est résignée. Cette dynamique devra s’amplifier dans les élections législatives, pour construire une majorité de progrès à l’Assemblée nationale face au libéralisme et à l’extrême droite.

Les travailleurs, les lycéens, les étudiants ont besoin d’un changement de société, et la campagne de Fabien Roussel a tracé le sillon des conditions de cette victoire : une gauche à nouveau capable de parler aux classes populaires, sincère, et qui n’élude aucun sujet. Une gauche qui assume la nécessité d’une République sociale, laïque, écologiste, féministe et universelle. Une gauche qui place la jeunesse au centre de ses préoccupations.

Car le quinquennat d’Emmanuel Macron a fait beaucoup de mal à la jeunesse : à travers une politique visant à garantir les profits des patrons et des plus riches, ainsi que ses attaques sans précédent contre le droit à l’éducation, la situation des jeunes s’est fortement dégradée. Elle a conduit à une résignation d’une part importante de la jeunesse, qui nourrit une crise démocratique et un rejet de la politique en général, qui se traduit aujourd’hui par cette abstention de près de 27 %.

Pour permettre à cette gauche de gagner au plus vite, il faut empêcher Marine Le Pen d’accéder au pouvoir le 24 avril.

Dernière le vernis d’un discours « modéré » qui contraste avec les outrances d’Éric Zemmour, le Rassemblement national reste un parti d’extrême droite. Son accès au pouvoir ferait entrer la France dans une grande incertitude. Ni les droits sociaux ni les droits démocratiques ne progresseront avec l’élection de Marine Le Pen.

Au pouvoir, l’extrême droite sape les fondements mêmes de notre République, en créant des séparations artificielles dans la population et en s’attaquant plus durement que n’importe qui aux droits des travailleurs, et particulièrement aux syndicats. L’extrême droite n’a pas changé. Elle est celle qui fait reculer le droit à l’avortement en Pologne, interdit la mendicité en Hongrie ou utilise la corruption en Autriche.

La construction d’une gauche capable de prendre le pouvoir ne pourra se faire dans un pays dirigé par ces gens.

Nous ne tirons pas de traits d’égalité entre la candidate Le Pen et le président sortant Emmanuel Macron. Nous ne mettons pas sur le même pied l’ultralibéralisme et le fascisme.

Nous savons combien la présidence d’Emmanuel Macron s’est attaquée durement aux droits des travailleurs, des chômeurs, des lycéens et des retraités. Nous avons été de tous les combats contre Parcoursup, la réforme du Code du travail ou encore dans les mobilisations féministes. Nous avons subi la violence de la répression de ces mouvements sociaux. Nous savons que c’est cette politique qui a ouvert la voie à la montée de l’extrême droite et de l'abstention.

Nous ne nous faisons aucune illusion sur la politique que mettra en place Emmanuel Macron s’il est réélu et sur la nécessité de la comprendre frontalement. Mais nous savons aussi que pour battre l’extrême droite le 24 avril, il n’y aura qu’un seul bulletin de vote à disposition.

C’est pourquoi le MJCF appelle sans ambiguïté à utiliser le bulletin Emmanuel Macron pour empêcher Marine Le Pen d’accéder au pouvoir. Ce bulletin, nous l’utiliserons le cœur gros, avec colère, mais avec détermination, car nous sommes clairs sur son rôle : empêcher Marine Le Pen de devenir présidente de la République.

Avec Emmanuel Macron, notre ennemi est connu : nous l’avons combattu pendant 5 ans, et sommes même parvenus à le mettre en échec sur sa réforme des retraites. Nous le referons.

Pour construire un projet politique émancipateur pour la jeunesse et le pays face à celui du président des riches, nous aurons besoin d’un grand mouvement populaire unissant la jeunesse autour de ses intérêts, dans le sillon de la candidature de Fabien Roussel. C’est à cela que le MJCF s’attachera dès demain matin.

La jeunesse n’est pas condamnée à l’abstention et à l’inaction. Les résultats du premier tour montrent combien l’organisation de la jeunesse est essentielle, au-delà des échéances électorales. C’est un combat de longue haleine qui s’engage aujourd’hui.

Le MJCF appelle les jeunes à construire avec lui ce grand mouvement d’unité de la jeunesse, pour combattre dès le 25 avril les attaques contre nos droits. C’est à cette condition que nous pourrons conquérir notre avenir et des jours heureux !

Nous sommes face à un choix déterminant : soit résignés nous laissons la société imploser. Soit nous reprenons notre avenir en main et nous nous engageons avec nos divergences vers un même idéal : celui des jours heureux.