Redonner son rayonnement au Parti communiste

Dans son rapport au Conseil national le 4 février, Fabien Roussel a évoqué l'actualité sociale et politique concernant la réforme des retraites, le contexte international puis le prochain congrès. Nous publions la dernière partie de son rapport.

Je veux enfin en venir à la nouvelle étape de la préparation de notre congrès, après le vote des adhérents le week-end dernier.

Permettez-moi une nouvelle fois de remercier l’ensemble des camarades qui, dans les sections, les fédérations, au Conseil national, ont travaillé d’arrache-pied à faire de ce vote un grand moment démocratique de la vie de notre parti.

Notons d’abord la forte mobilisation des camarades lors de ce vote. Des milliers de communistes auront participé aux assemblées générales de section, aux débats au sein des fédérations. 29 898 camarades ont participé au vote, soit 70,79 % des inscrits. Avec 42 237 adhérents à jour de leurs cotisations, notre parti se présente comme la principale force politique à gauche.

Cette participation est – de loin – la plus élevée jamais enregistrée pour une telle consultation depuis 2003, date de la première consultation des communistes pour choisir leur base commune.

Et c’est, à gauche, une situation plutôt appréciable, au regard de ce qui se passe ailleurs. C’est même une belle et grande démonstration de démocratie, de vitalité et de force.

Nous pouvons tous, collectivement, être fiers de notre parti, d’être une force unie, soudée, rassemblée, et en ce moment, en plein conflit social, évidemment c’est important ! 

Vous connaissez les résultats, qui sont eux aussi inédits. Jamais un texte de base commune n’avait été aussi massivement retenu en recueillant 81,92 % des suffrages exprimés. 82 %. J’entends déjà des commentaires de toutes sortes sur ce résultat. C’est vrai, c’est un signal important, fort, que nul ne conteste. 

Mais prenons garde de ne pas parler à la place des communistes. Respectons-les !

Dans leur diversité d’approche, ils ont décidé de choisir très clairement le texte de la base commune présentée par la direction, porteuse des choix de ces 4 dernières années. Dans leur diversité, ils ont décidé de donner de la force, du poids aux choix que nous avons fait ces 4 dernières années.

Ce message-là, je l’ai bien reçu aussi personnellement et je remercie les communistes de l’avoir exprimé si fortement. Merci à elles, à eux. Ces dernières années n’ont pas été simples pour les Français. Elles n’ont pas été simples non plus pour la gauche, pour nous non plus.

Malgré ces difficultés, nous avons fait des choix et nous avons réussi à défendre notre projet de société et à redevenir une force centrale à gauche, une force que tout le monde regarde maintenant.

Nous avons donc une responsabilité immense. Celle d’incarner pleinement l’espoir, l’espoir d’un nouveau projet pour la France, l’espoir d’un changement profond de politique dans notre pays qui mette l’être humain et la planète au cœur de tous ses choix.

C’est bien pourquoi notre congrès doit s’inscrire dans ce chemin, pour la victoire de la gauche en France.

C’est là l’enjeu de notre congrès : celui de rassembler autour d’un tel projet, d’un manifeste pour la France, pour la République, pour la paix et la fraternité humaine.

Alors, avec ce congrès, regardons loin, plus loin que le simple horizon des prochains mois.

Poursuivons donc notre réflexion, soyons créatifs, ambitieux, pour écrire une nouvelle page de l’histoire de notre pays.

Désormais, nous devons retrouver pleinement confiance en nous et confiance dans le rôle que le PCF doit jouer dans les mois et les années qui viennent. 

Nous sommes à l’aube d’une période nouvelle pour notre parti. Celle de la reconquête. Celle de l’espérance. Et chacun d’entre nous, ici et dans toute la France, a toute sa place pour participer à ce grand chantier.

Alors, abordons ces semaines de travail, d’amendements et notre congrès dans cet état d’esprit.

C’est pourquoi, bien sûr, j’appelle de nouveau et plus que jamais à un effort collectif pour sortir des débats caricaturaux, parfois outranciers sur les réseaux sociaux, et j’invite chaque dirigeant à mettre toute son énergie dans la mobilisation des adhérents pour travailler sur ces questions essentielles de notre 39e Congrès.

Travaillons à renforcer, à rajeunir, à renouveler nos collectifs de direction, à tous les niveaux, pour qu’ils jouent pleinement leur rôle dans les prochaines années, notamment s’agissant de l’organisation, du renforcement ou encore de la formation des militants, de la promotion des cadres.

Et sur ce sujet, quand je vois ces derniers jours de nouveaux élus, cadres, dirigeants s’exprimer dans les médias, quand je vois ces élus, dans les grandes villes, dans les métropoles, dans les départements et les régions, je vois le pas que nous avons fait en si peu de temps.

Il y a toute une nouvelle génération de communistes et dirigeants à faire monter, à mettre en responsabilité, à préparer pour les prochaines échéances électorales à venir.

Le débat que nous aurons cet après-midi sur la révision de nos statuts doit être lui aussi à la hauteur de ce grand défi : redonner tout son rayonnement et son rôle au Parti communiste, au projet et aux propositions communistes, en lui donnant les moyens d’être solidement ancré dans les catégories populaires, dans la jeunesse, dans les entreprises, dans la proximité de la vie d’une commune, d’un quartier comme d’un village.

Mes cher·e·s camarades, nous ouvrons une période exaltante pour notre parti. Alors allons-y sans complexe, sincères et combatifs.