Rencontre avec le Parti communiste soudanais

Le 1er juillet, le Parti communiste français a rencontré une délégation du Parti communiste soudanais (PCS). Ali Saïd, membre de la direction du PCS, au côté de Khansa Mahjoub Merghani, responsable de la section France du PCS, et Isaam Othman, représentant en France du PCS, ont pu faire un point sur les événements et la construction de la transition de «l’après El Béchir» avec Pierre Laurent, Chrystel Le Moing, membre du collectif Afrique, et Cécile Dumas.

Cette rencontre s’est passée au lendemain de nouvelles très grandes manifestations dans plusieurs villes du Soudan qui ont vu des dizaines de milliers de personnes demander pacifiquement aux militaires le transfert du pouvoir à un gouvernement civil.

Un échange très important pour comprendre le rôle du Parti communiste soudanais dans la période de transition que vit le pays et pour avoir de véritables informations qu’aucun média européen ne diffuse.
Beaucoup de sujets ont été abordés, comme le pouvoir des militaires, la mise en fonction du barrage sur le Nil, le gouvernement de transition, les relations avec l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie saoudite, le Yémen, le rôle de l’ONU dans la «gestion» de cette transition, la plateforme soudanaise pour le changement, la volonté populaire d’installer la démocratie au Soudan, la vie des Soudanais en France, mais aussi la nécessité d’informer à l’extérieur de ce qui se passe et le besoin de solidarité internationale pour la réussite de ce changement.

«Continuer la pression populaire pour l’application de la plateforme de transition.»

Ali Saïd explique très clairement la position du PCS au cœur du mouvement populaire qui est né en janvier 2018 et qui a permis la chute d’El Béchir. Il nous précise qu’ils ont toujours favorisé et priorisé l’alliance d’associations et de différents partis pour construire et veiller à l’application de la plateforme de transition, en étant au milieu de cet immense mouvement pacifique pour arriver à la démocratie et au changement. Cette plateforme énonce des points forts pour l’éducation, la santé, la liberté, la justice et la recherche de solutions pour les réfugiés des camps protégés par l’ONU.

Un des objets des dernières grandes manifestations à l’appel des comités de quartier est de continuer la pression populaire pour l’application de la plateforme de transition. Ainsi, après trois ans de ce gouvernement de transition, il doit y avoir une grande convention nationale qui aura pour objectif de décider des modalités d’élections et d’installer la démocratie, précise Ali Saïd.

Il est évident que des pays voisins comme l’Égypte et l’Arabie saoudite ne sont pas forcément très favorables à ce mouvement populaire pacifiste cherchant à porter des politiques de progrès. D’ailleurs, les réticences de l’Égypte au sujet de la mise en eau du barrage sur le Nil en Éthiopie ne sont peut-être pas très sincères. Ali Saïd nous précise que ce barrage est un outil fondamental au développement du Soudan, il est l’outil qui permettra l’accès à l’électricité d’une grande partie de la population.

La rencontre s’est conclue avec l’expression d’une volonté commune de coopération et d’informations régulières.

Cécile DUMAS
membre du CN
responsable adjointe du secteur international