Soutien aux diplomates et agents du ministère des Affaires étrangères en grève

Le Parti communiste français (PCF) exprime son plein soutien aux diplomates et agents du ministère des Affaires étrangères en grève ce jeudi 2 juin 2022 contre la suppression autoritaire du corps diplomatique issue de la réforme de la haute fonction publique, décrétée par Emmanuel Macron en avril 2021.

Cette décision brutale vient après plusieurs vagues de coupes budgétaires qui ont déjà « réduit à l'os » les capacités du quai d'Orsay et des postes.

Cette orientation a entraîné une refonte dommageable du réseau diplomatique français portant atteinte aux conditions de travail de tous les agents du ministère, titulaires comme contractuels, à l'accès à leurs droits et services consulaires de nos compatriotes Français de l'étranger et a affaibli le rayonnement tant politique que culturel de notre pays.

Dans de nombreuses régions du monde, tous font chaque jour l'expérience pénible des insuffisances politiques créées, des difficultés matérielles générées pour les agents dans l'accomplissement de leur mission et de la rupture d'égalité devant la République pour les citoyens expatriés – tout cela, malgré les grandes compétences, et souvent le dévouement, des personnels du ministère des Affaires étrangères dans l'exercice de leurs fonctions. Dans toutes les situations qu'ils et elles ont pu rencontrer comme dans le cadre de la coopération décentralisée, le PCF et ses parlementaires et élu-e-s peuvent témoigner des qualités professionnels et humaines des agents du ministère, que ce soit à Paris ou en poste.

Sur le fond, le choix fait par le président et ses gouvernements prolonge une orientation politique qui ne grandit pas la France, qui affecte son indépendance et ne contribue pas à faire de notre pays l'acteur majeur d'une politique internationale de sécurité humaine collective qu'il devrait être.

Les heures sombres que traverse notre continent depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie mais aussi les conséquences nationales et mondiales de la pandémie et de la crise sanitaire de ces deux dernières années qui sont venues s'ajouter à un contexte international marqué par l'explosion des inégalités et de la pauvreté et une crise climatique sans précédent... tout, absolument tout, impose à la France, membre permanente du Conseil de sécurité de l'ONU et membre fondatrice de l'Union européenne, de changer de paradigme de politique internationale.

Pour construire les cadres communs de coopération, paix, solidarité et sécurité collective garantissant la sécurité sanitaire, alimentaire et climatique, nous aurons besoin de plus de représentations françaises et de plus de diplomates français-es en prise avec les réalités et les actrices et acteurs politiques et sociaux des 194 pays du monde pour contribuer à la redéfinir et à la mettre en oeuvre.