Syrie : Lafarge, mis en examen, doit s’expliquer sur sa complicité avec les organisations djihadistes

La cour d’appel de Paris a confirmé, ce mercredi 18 mai, la mise en examen du cimentier Lafarge-Holcim pour « complicité de crime contre l’humanité » en Syrie qui s'ajoute à celles de « financement d’une entreprise terroriste » et de « mise en danger de la vie d’autrui ».

Par l’intermédiaire de sa filiale syrienne Lafarge Cement, le groupe a monnayé la sécurité de ses approvisionnements dans les zones de guerre et le maintien des activités de l’usine de Jalabiya. Alors que les premiers dirigeants du groupe avaient une connaissance précise des crimes de l’Etat islamique (Daesh) et d’Al Nosra (Al Qaïda), ils n’ont pas hésité à leur verser plusieurs millions d’euros entre 2013 et 2014.

Ce choix criminel, afin de préserver les profits de la multinationale et de ses actionnaires, s’est fait en mettant en danger la vie des salariés syriens.

Le groupe Lafarge va devoir s’expliquer sur la complicité que l’instruction a confirmée avec les organisations djihadistes. Dans quelle mesure, le Quai d’Orsay était-il au courant de ces pratiques dont la justice aura à confirmer le caractère criminel ? Toute la lumière doit être faite sur ces multinationales prédatrices qui méprisent et bradent les principes fondamentaux des droits humains.