Tour de France des entreprises de Fabien Roussel : l'étape du Puy-de-Dôme

Dans le cadre du tour de France des entreprises initié depuis plusieurs mois par Fabien Roussel, le secrétaire national du PCF s’est rendu mercredi 12 février dans la capitale auvergnate. Aux côtés notamment de Cécile Cukierman (sénatrice de la Loire) et d’André Chassaigne (député du Puy-de-Dôme et président du groupe GDR à l’Assemblée nationale), Fabien Roussel a visité le “Hall 32”, site de formation permettant à plusieurs centaines de jeunes de se tourner vers des métiers spécialisés et très qualifiés. Ce fut l’occasion d’une rencontre avec le directeur des ressources humaines de Michelin et donc d’aborder les nouveaux défis de la manufacture dans un contexte ultra concurrentiel.

L’après-midi s’est poursuivi autour d’un échange avec les organisations syndicales de Michelin. La CGT a pointé la perte d’emplois qui touche aussi des secteurs stratégiques comme l’ingénierie en dénonçant la rémunération record des actionnaires avec des dividendes dépassant le milliard d’euros en 2019. Malgré des résultats économiques très satisfaisants, l’atmosphère sociale de la manufacture clermontoise est pesante avec la récente annonce de la fermeture du site vendéen de la Roche-sur-Yon et des effectifs clermontois passant sous la barre symbolique des 10 000 “Bibs” !

Après plusieurs interviews avec la presse locale dont un direct à France 3 Auvergne, la journée de Fabien Roussel s’est conclue sur un très beau meeting rassemblant près de 500 personnes.

Chargé du mot d’accueil, André Chassaigne a salué l’énergie débordante des communistes pour contribuer au succès de la soirée alors qu’ils sont parallèlement fortement mobilisés dans le mouvement social historique qui secoue le pays depuis le 5 décembre. Il a aussi tenu à décrire les liens forts qui unissent les députés communistes dans une Assemblée nationale en proie aux manœuvres d’intimidation et d’instrumentalisation du gouvernement. Symbole de cette osmose, se ressent dans la bouche de Dédé l’amitié presque filiale avec Fabien.

Axel Peronczyk, syndicaliste de 26 ans à Luxfer, relate ensuite le combat mené par les 136 salariés de l’usine gerzatoise pour sauver leur outil de travail et leurs emplois. Mentionnant l’engagement des communistes et de leurs élus, Axel exprime le refus du sabordage, par les fonds de pensions américains (dont Blackrock), d’une usine produisant notamment des bouteilles d’oxygène de qualité inégalée à l’échelle européenne, voire mondiale !

Simon Bonhomme, responsable de la Cimade 63, s’exprime ensuite sur le devoir d’humanité auquel on ne peut se soustraire pour accueillir avec dignité dans notre pays les migrants qui fuient la guerre, la misère et la tyrannie. Ce jeune trentenaire décrit le fonctionnement et le dynamisme de son association qui a vu ses effectifs doubler en seulement quelques années. Pour les exilés des temps modernes, l’accompagnement de la Cimade 63 est précieux pour s’approprier la langue française, pour se débattre dans la jungle administrative, pour accéder à un logement digne.

Ghislain Dugourd, secrétaire de la CGT 63, s’exprime ensuite sur le mouvement social inédit contre le projet du gouvernement de retraites par points. Il replace cette offensive dans le contexte de casse sociale mise en œuvre par Macron lorsqu’il était ministre de l’Économie et depuis son accession au pouvoir avec, par exemple, la casse de la SNCF, de l’assurance chômage, du Code du travail, des instances de représentation du personnel pour affaiblir les syndicats. Alors que la bataille de l’opinion publique semble gagnée, le leader départemental de la CGT termine son propos sur la promesse de rien lâcher pour obtenir le retrait du projet et gagner de véritables négociations sur les salaires, l’emploi, les retraites, la lutte contre la précarité. 

Et c’est au tour de Fabien Roussel de développer très largement l’idée que dans notre pays grandit l’espoir en même temps qu’un grand mouvement de résistance. Quelques exemples saisissants ponctuent la présentation que fait le secrétaire national du PCF d’un climat encore jamais vu. Cumulés sur les 2 ans et demi de présidence de Macron, on comptabilise rien de moins que 180,5 milliards d’euro de cadeaux aux plus riches. Bernard Arnault affiche une fortune équivalente à 30 % du budget de l’État, et de faire remarquer que le PCF a fait plier le multimilliardaire qui a été contraint par la justice à publier les comptes de LVMH. Et que dire de Carlos Ghosn, traité comme un héros national...

L’humain et la planète d’abord, voilà la priorité !

Plaidant pour des améliorations du système actuel de retraites, le député du Nord pointe l’urgence de prendre en compte la pénibilité, les carrières longues et/ou hachées. Les moyens existent pour financer ce programme et pérenniser un modèle par répartition basé sur la solidarité intergénérationnelle. Rien que l’établissement de l’égalité salariale hommes-femmes et l’augmentation du SMIC (20 % en deux fois) représenteraient des augmentations de cotisations suffisantes. Deux visions de société s’affrontent : celle de Macron qui entend tout sacrifier à la finance et au Medef, et celle de ceux qui luttent pour une société plus juste, plus solidaire, plus écologique, plus apaisée.

En prime, Fabien Roussel révèle les résultats d’un sondage (à paraître dans l’Humanité du 13 février) : 67 % d’opinions favorables au référendum, 56 % contre le projet de retraites par points. Ce dernier chiffre est d’ailleurs semblable au pourcentage de gens qui, dans le monde, estiment que le capitalisme apporte plus de mal que de bien.

Et c’est dans la perspective des élections municipales que se clôt la « soirée de bonheur », selon les termes d’André Chassaigne. Depuis le 5 décembre, l’audience et la capacité militante du PCF se renforcent. Des élus communistes, ça peut être utile ! 

Pierre Miquel, secrétaire départemental, membre du CN.