Travail, entreprises, c’est le moment d’agir

Le Conseil national d’octobre avait adopté à l’unanimité des objectifs ambitieux de reconquête de notre implantation à l’entreprise, « pour porter le combat au cœur du système capitaliste ». La crise sanitaire agit comme un révélateur de la domination du capital financier au chevet duquel l’État se précipite à grand renfort d’argent frais : 400 milliards à ce jour, rien que ça, sans aucune condition ni critère d’utilisation. Et La période de confinement ne met pas en pause les offensives de classe du pouvoir Macron, elle les accélère.

Sur le terrain, les inégalités territoriales et au travail sont considérables, avec des situations parfois extrêmement graves. Ce sont ces usines aux productions non essentielles qui continuent leur production, parfois malgré le fait que plusieurs salarié·e·s soient atteints. Ce sont ces délégués du personnel mis en chômage partiel et parfois interdits d’accès aux lieux de travail pour contrôler les aménagements mis en œuvre. Ce sont bien sûr ces soignants, cheminots, ouvriers de l’agro-alimentaire, agents d’exploitation de l’énergie… qui tiennent la France debout et payent un lourd tribut pour permettre que la vie puisse continuer tant bien que mal.

En face, le Medef de Geoffroy Roux de Bézieux a annoncé la couleur : il faudra, pour la reprise, poser la question « du temps de travail, des jours fériés et des congés payés ». Et l’Organisation internationale du travail multiplie les alertes sur la situation économique et sociale qui est devant nous. Or, une récente enquête d’opinion (Odoxa 9 avril) indique que 76 % des salarié·e·s considèrent que leur entreprise « se comporte bien pendant la crise ». Le risque est grand d’une sous-estimation du séisme économique et social en cours dont les travailleurs seraient les premières victimes.

Nous voulons agir dès aujourd’hui en engageant la bataille idéologique et sociale avec un pouvoir Macron qui n’a pas changé de nature. Voilà pourquoi Fabien Roussel s’est adressé aux travailleurs du pays dans une lettre électronique destinée à être diffusée massivement par tous les moyens numériques. Dans tout le pays les communistes restent mobilisés dans la période de confinement et les initiatives se multiplient : adresse collective des fédérations de la région Grande Aquitaine à la préfecture sur la question de la protection des salariés ; bataille sur l’arrêt des productions non essentielles dans la fédération de l’Isère, pétition « Des milliards pour l’hôpital, pas pour le capital »… Au-delà, de très nombreuses fédérations ont pris contact avec des militants et dirigeants syndicaux pour faire le point et peser sur la situation des entreprises de leur département. Si les moyens d’agir sont actuellement contraints, l’engagement de chaque communiste est plus que jamais précieux et nécessaire : C’est maintenant qu’il faut agir.

À cette fin, la commission « Entreprises / Lieux de travail » s’est par ailleurs réunie en visioconférence. La réussite en participation avec une soixantaine de personnes, une grande richesse d’intervention et une diversité de situation témoigne à la fois d’attentes et de potentialités fortes. Nous nous sommes fixé pour objectif d’avancer sur notre structuration afin que chaque fédération dispose d’un responsable ou d’un collectif sur la question de notre implantation à l’entreprise, pour organiser davantage de communistes sur les lieux de travail.

Le « numéro 0 » du journal Agir, à destination des entreprises, est désormais disponible. Il est une invitation au débat et à l’action. Travailler à la reconquête de notre implantation à l’entreprise afin que les travailleurs y gagnent de nouveaux pouvoirs est pour nous un combat central, un combat vital. Si les moyens d’agir sont actuellement contraints, l’engagement de chaque communiste est plus que jamais précieux et nécessaire pour diffuser nos idées, échanger avec des camarades, avec des syndicalistes, proposer l’adhésion, renforcer l’organisation. Chaque geste comptera comme autant de points d’appui pour affronter cette période d’intensification de la lutte des classes : C’est maintenant qu’il faut agir. Au travail, donc !

Aymeric Seassau, en charge de l’activité du Parti dans les entreprises et sur les lieux de travail, membre du CEN.

1. Pour contacter le secteur Entreprises un seul mail : [email protected]