À l’issue des élections européennes et de la décision prise par le Président de la République de dissoudre l’Assemblée nationale, le Nouveau Front populaire est arrivé en tête du scrutin avec plus de190 sièges, déjouant totalement le scénario d'une majorité absolue du Rassemblement national à l’Assemblée. Une issue vécue comme un soulagement par une très large majorité de Français, un vote porteur d’espoir au regard des immenses attentes populaires et des défis que la société doit urgemment relever.
La réponse politique unitaire de l’ensemble de la gauche au défi imposé par E. Macron avec la dissolution, dans un contexte de forte poussée du vote pour le RN aux européennes, a permis de rendre possible une autre voie que celle d’un ultralibéralisme sans limite et de sa version fascisante. Chacun a pu constater que le PCF, malgré un score très décevant aux élections européennes, a pesé de tout son poids pour qu’elle aboutisse.
Les formations du Nouveau Front populaire travaillent aujourd’hui ensemble aux conditions à réunir pour que la gauche assume ses responsabilités - malgré un rapport de forces politique et idéologique très compliqué - et réponde aux attentes populaires et aux grands défis économiques, sociaux, climatiques et démocratiques, auxquels sont confrontés la France et le monde. Nous voulons tout mettre en œuvre pour contribuer à ce que le meilleur se substitue durablement au pire.
L’intervention populaire, la mobilisation des forces sociales, l’élévation de la conscience de classes, l’identification des leviers nécessaires à la mise en œuvre du programme construit par le Nouveau Front populaire figurent parmi ces conditions. Les réunir implique que le PCF, ses militants et ses élus jouent pleinement leur rôle dans le débat politique en cours, dont le débouché n’est pas écrit à l’avance. Avec humilité bien sûr, avec lucidité sur la réalité de la situation politique, mais jouer tout notre rôle, en déployant l’activité communiste dans tout le pays, à tous les niveaux, en direction notamment des salariés, de la jeunesse, des classes populaires dans leur ensemble.
Cela pose évidemment la question de nos moyens, ceux de nos organisations locales (fédérations, sections, voire cellules), mais aussi nos moyens centralisés, ceux de la direction nationale du Parti. Et force est de constater que ceux-ci sont aujourd’hui plus contraints après la double séquence électorale.
Certes, le budget dédié aux élections européennes a été strictement respecté pour nous permettre de mener la campagne décidée par les communistes sans nous engager dans des aventures financières dangereuses. Il n’en reste pas moins que notre Conseil national a ainsi mobilisé 1,9 million d’euros, non remboursés puisque nous n’avons pas atteint les 3 % nécessaires.
Quant à la séquence législative, elle se traduit par la perte de 4 députés communistes, pertes qui vont sensiblement amputer l’aide publique dont bénéficie le PCF et affaiblir les volumes des reversements de parlementaires, dont notre parti peut s’honorer qu’il constitue une ressource significative pour son fonctionnement. Près de 200 000 euros annuels vont ainsi faire défaut au budget national du Parti, déjà trop contraint depuis de nombreuses années.
Dans ce contexte, le Conseil national du Parti prendra ses responsabilités pour adapter le plus efficacement possible ses initiatives à la réalité de ses moyens, en ajustant à la baisse certaines des dépenses. Convenons toutefois que si des économies sont inéluctables à court terme, c’est bien la conquête de nouvelles ressources qui doit surtout être à l’ordre du jour pour répondre à nos ambitions politiques !
C’est le sens de la souscription populaire qu’il nous faut mener durant tout l’été, bien sûr auprès des adhérents, mais surtout auprès de celles et ceux qui, dans le pays, pensent que le PCF, son rayonnement, la reconquête de son influence sont déterminants pour construire un projet durable de transformation profonde de la société, en faisant notamment reculer la domination du capital et les idées réactionnaires qui divisent notre peuple. Faisons-la vivre avec audace auprès de toutes celles et tous ceux que nous avons rencontrés dans les campagnes européenne et législative, auprès des adhérents bien sûr, en invitant très largement à souscrire, quels que soient les montants des dons, grands ou petits.
Menons cette campagne de souscription populaire sans timidité, comme nous y invitent les centaines d’adhésions réalisées en 3 semaines de campagne législatives à travers tout le pays.
Christophe Grassullo
trésorier national
Article publié dans CommunisteS, n°1004, 10 juillet 2024.
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