Vivre, travailler, produire au pays ! Fabien Roussel, député du Nord et secrétaire national du PCF, a été accueilli à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques).

Chaleureuse, fraternelle, dynamique et constructive : ainsi pourrait-on qualifier la rencontre, à la mairie de Mauléon, entre Fabien Roussel et Louis Labadot, maire, entouré des élus de sa majorité, de représentants de l’hôpital de Mauléon et des fabricants d’espadrilles. Une visite évoquée à la Fête de l’Humanité 2019 : « Si tu es élu maire, je viendrai te féliciter à Mauléon. » Chose promise, chose faite !

Comme le rappelle Florence Labadot - maire adjointe aux Affaires sociales -, Mauléon, ville solidaire et d’accueil, s’honore d’avoir, en dix mois, accueilli 4 familles de réfugiés ou en grande difficulté, dans cet esprit de solidarité qui fait honneur à la France républicaine.

L’occasion pour le secrétaire national de notre parti de rappeler avec émotion l’histoire de son grand-père, réfugié républicain espagnol, mort en fuyant le fascisme, dans un camp de concentration français des Hautes-Pyrénées.

Une heure et demie d’échanges et de débats où ont été abordées les problématiques de l’hôpital de Mauléon et du devenir de l’industrie de l’espadrille.

Jérôme Etchémaité, adhérent de la CGT de l’hôpital, rendit ainsi un vibrant hommage à l’ensemble des personnels, aux avant-postes depuis plus d’un an, en soulignant par ailleurs leur désarroi face à la situation extrêmement dégradée de cette structure et leur volonté intacte de développer un établissement de proximité. Comme il témoigna de leur fierté d’exercer un métier entièrement dévoué au service des autres, et leur souhait de pouvoir pratiquer celui-ci au plus près des patients de notre territoire.

Des propos confirmés par le docteur Degay, ancien médecin coordinateur de l’hôpital. Il rappela l’importance d’un hôpital de proximité dans le bassin de vie, et son refus du regroupement des centres de santé qui ne répondent qu’à des contraintes financières et concurrentielles entre établissements. Le docteur Degay n’a pas de mots assez durs contre l’Agence régionale de Santé et propose sa substitution par une Assemblée régionale de Santé regroupant l’ensemble des acteurs et disposant des moyens opérationnels et financiers pour répondre aux besoins et aux attentes de la population de La Soule.

Quant aux fabricants d’espadrilles, ils rappellent leur satisfaction de l’arrêt du projet - sous l’impulsion de la nouvelle municipalité - de la « Maison de l’espadrille » qui serait venue concurrencer directement leurs activités. Pour autant, les sandaliers rappellent que leur activité, à très faible marge, ne leur permet pas d’investir dans la modernisation de l’outil ou de se développer à l’export.

Se gardant de conclure ces échanges qui devront encore s’enrichir et trouver des réponses collectives, Fabien Roussel souligne que les deux sujets abordés, la santé et l’emploi, se trouvent bien au cœur de notre société et concernent des millions de nos concitoyens. La pression financière sur les hôpitaux et les choix des différents gouvernements qui se sont succédé ont affaibli et fragilisé le système de santé en ville comme dans les territoires ruraux. Votre combat est juste, souligne-t-il. « C’est à ceux qui y travaillent et y vivent de décider ce que doit être l’offre de santé sur leur territoire. Il s’agit là d’une grande bataille à mener partout en France. »

Soutenant les sandaliers, Fabien Roussel précise que des interlocuteurs existent dans le cadre du plan de relance du gouvernement : des préfets spécifiques, chargés de coordonner et attribuer des aides (prêts et subventions) destinées à moderniser l’outil de production. Non sans rappeler que sur les 10 milliards annuels d’aide aux entreprises, 70 % vont directement aux multinationales (sans contrepartie), alors que 520 000 PME n’en reçoivent que 30 %. Il insiste sur les contrats de développement État-Région-Agglo, destinés à soutenir les investissements d’un projet global pour les espadrilleurs.

Enfin, pour clore cette rencontre, il lance un vibrant plaidoyer pour les communes « sentinelles de la République », rappelant qu’elles sont « le lieu du plus bel exercice démocratique qui soit, et qu’il convient de leur redonner tout leur poids et tout leur rôle. »

Jean-Patrice Bassano

secrétaire de section