39e Congrès - Amicale des vétéran·es - Intervention de Nicolas Marchand

D’abord une pensée fraternelle et amicale et des vœux pour Richard Sanchez, qui devait apporter au Congrès le salut de notre Amicale. Il avait prévu de dire « merci à la direction du Parti d’avoir décidé de cette intervention » qui avait cessé depuis 2010. C’est un encouragement, une incitation à soutenir et aider l’activité des Amicales existantes, à en constituer de nouvelles dans vos fédérations.

Car l’existence d’une amicale réunissant les camarades qui ont le plus d’années d’appartenance au Parti (35 ans ou plus) a un sens et une utilité : elle mobilise au service du Parti un capital d’expérience ; et elle témoigne de la continuité d’engagement de nombreux camarades, dans une période complexe, au terme de laquelle, si nous n’avons pas toujours eu les mêmes avis, entre nous ou avec la direction, vous le voyez, nous sommes là, heureux et fiers d’être là. Et, je crois, plus rassemblés que nous ne l’avons été depuis longtemps, comme l’ensemble des communistes.

Alors que peut s’ouvrir une page de renaissance de notre parti, et que nous visons un grand renforcement en adhérents, l’Amicale peut trouver une utilité renouvelée, en lien avec les structures du Parti, comme espace d’échanges et d’initiatives politiques, de partage et de transmission des connaissances, de travail sur la mémoire et l’histoire.

Les vétérans ont participé activement à la préparation du Congrès, du choix de la base commune, avant lequel nous nous sommes exprimés avec Richard Sanchez dans une tribune nourrie des débats de notre bureau national, jusqu’au congrès national.

Nous avons toujours souhaité que nos congrès soient liés aux luttes. Cela s’est imposé : la lutte formidable contre la retraite à 64 ans s’est invitée dans nos débats, et les a nourris de ses enjeux immédiats et d’avenir, sociaux et politiques.

Quelle chance pour leur qualité ; quel apport concernant nos analyses : centralité de la lutte de classe et de la contradiction fondamentale entre le capital et le travail, identification de la base de classe du rassemblement et du Parti, défi et possibilité de l’unité et de la conscience de classe du salariat, enjeu de notre réorganisation dans les entreprises.

Dans une situation qui nous ouvre de l’espace, il est important que nos débats construisent des choix clairs et offensifs dans l’unité.

Quelles responsabilités, mais aussi quelles possibilités sont les nôtres, en effet, face aux défis que constituent les crises, économique, écologique, politique, les guerres ! Elles paraissent boucher l’horizon, mais elles font aussi grandir le besoin de transformation révolutionnaire, ce qui donne une actualité brûlante à notre projet communiste et au besoin d’un parti communiste actif et renforcé.

Notre décision de participer à l’élection présidentielle a été un acte important. Nous avons été fiers de la belle campagne menée avec Fabien Roussel, et fiers de notre candidat. Cela a permis un retour de nos idées et de la perception de leur originalité, alors que tant de confusion s’était répandue. Non seulement l’empreinte est réelle, mais il s’est ouvert un espace nouveau à notre action, au renforcement de notre influence, à la construction d’une union nouvelle.

La volonté de rassemblement et d’union est une constante de notre histoire. Celle-ci est riche d’enseignements dont, comme vétérans, nous pouvons témoigner. Elle parle de grands moments de luttes, de conquêtes, de renforcement du Parti qui attestent qu’une union transformatrice est possible si elle est adossée à un mouvement populaire de haut niveau. Et elle parle aussi de processus plus complexes qui ont provoqué l’affaiblissement du Parti et échoué, comme la stratégie du programme commun et d’autres expériences depuis. N’oublions pas les enseignements critiques que nous en avons tiré. Il ne s’agit en aucun cas de renoncer à l’union. Pas non plus d’ériger telle ou telle forme en modèle. Il s’agit de trouver le chemin d’un rassemblement majoritaire transformateur et solide.

Enfin, il nous paraît important que le Congrès aborde les questions du Parti de façon renouvelée et avec des objectifs précis.

Organiser le recrutement de nouveaux adhérents, et encourager résolument la JC. Développer en grand la formation aux idées communistes et marxistes, qui ont besoin d’être apprises, leurs acquis et les novations, et qui ne le sont pas à l’école.

Regagner de la proximité dans la structuration du Parti, c’est essentiel. Ça a été, avec l’organisation à l’entreprise, et l’attention à donner toute leur place dans les directions à des militants issus du monde du travail, une originalité historique du Parti, un des marqueurs de sa transformation en un parti révolutionnaire. On mesure combien c’est indispensable pour progresser.

Voilà, cher·es camarades, en guise de salut, quelques idées versées à nos débats de la part de votre Amicale des vétérans. Le Congrès n’est pas terminé mais j’ai le sentiment qu’il s’oriente dans la bonne voie, celle qui peut mener notre parti et notre peuple vers de nouveaux « Jours heureux ».