Aéronautique : déclaration de la délégation du PCF au salon du Bourget

Avec ses 350 000 salarié·e·s, l’industrie aérospatiale constitue un atout pour l’avenir de notre pays. Elle est une source de progrès technologiques majeurs en participant de la résolution des grands problèmes qui se posent à notre monde globalisé, à commencer par la crise climatique. Le PCF se félicite que l’activité civile soit l’élément moteur de cette industrie. Il s’est toujours prononcé pour une industrie aérospatiale forte, dans le cadre de coopérations européennes et internationales maîtrisées, garantissant l’indépendance technologique face aux États-Unis et aux fonds financiers.

Les carnets de commande du secteur représentent entre 7 et 10 années de travail. Ce résultat repose sur ses salarié·e·s, leurs compétences, leurs savoir-faire. C’est le fruit d’une histoire de luttes sociales, de combats politiques dont le PCF a été partie prenante, pour maintenir et développer l’emploi, les outils de production, de formation et de recherche. Les réserves considérables de trésorerie d’Airbus, Dassault, Safran, Thales ne doivent pas être captées par les actionnaires, elles doivent être mobilisées pour l’investissement, les salaires, la formation, l’embauche.

La soufflerie Modane a pu être sauvée, le site de Dassault Argenteuil maintenu en Île-de-France, mais le PCF reste préoccupé par la baisse de la part de la R & D. dans le chiffre d’affaires de la branche, par la régression des effectifs des bureaux d’étude, par la privatisation d’Arianespace qui a débouché sur la suppression d’un quart des effectifs. D’autant qu’avec Galileo et Ariane 6, le spatial est un enjeu stratégique crucial pour l’avenir de la France et l’Europe. Il appelle au contraire à développer les effectifs des bureaux d’étude, à sécuriser l’emploi pour préparer les programmes de demain.

Le capitalisme boursier est incapable de financer une industrie de long terme et des programmes demandant des années de gestation et des milliards d’investissements. Seule la puissance publique peut les mettre en œuvre et les soutenir sur la longue durée pour répondre aux besoins humains. L’heure n’est pas à satisfaire les actionnaires, mais à investir massivement pour décarboner l’aéronautique. La question d’une remontée de la propriété et du contrôle public et démocratique des groupes Safran, Thalès, Dassault, Airbus est plus que jamais posée.

L’objectif de Trump est de détruire l’industrie aérospatiale européenne en attaquant Airbus au travers de l’extraterritorialité des lois américaines, en obligeant, via l’OTAN, les armées européennes à acheter le F35, en bloquant les exportations européennes avec la réglementation ITAR, en subventionnant les lanceurs low cost de SpaceX. La France doit s’y opposer.

L’Aéronautique doit relever le défi de réduire son empreinte écologique en appliquant l’agenda européen « Sky clean », en produisant par rapport à l’an 2000 des avions émettant 50 % de moins de CO2, 80 % d’Oxyde d’azote en 2020 et respectivement 75 % et 90 % en 2050. La France, actionnaire de Safran, Airbus, Thalès, doit faire que ces groupes s’engagent dans une nouvelle génération d’avions et de moteurs écologiques.

Le PCF s’oppose à l’arrêt de la production de l’A380. Il propose de lancer une version néo de l’A380 afin de réduire encore son impact écologique et une version cargo.

Le PCF réaffirme son attachement à une défense nationale indépendante, hors de l’OTAN, le besoin d’une sécurité collective européenne et sa visée d’un désarmement nucléaire multilatérale. Dans ce cadre, Il confirme son soutien au programme Rafale, mais marque son opposition à son exportation vers le Qatar, l’Égypte et l’Inde en raison de la nature de ces régimes et des risques de guerre. Le PCF approuve le lancement du système de combat aérien du futur associant Dassault et Airbus qui constitue un acte d’indépendance important vis-à-vis des États-Unis. Mais la vigilance doit être de rigueur concernant la protection de nos savoir-faire nationaux.

Le PCF appelle toutes et tous à se saisir du référendum d’initiative partagé pour faire échec à la privatisation d’ADP.

Le PCF et ses élu-e-s renouvellent tout son soutien aux salarié-e-s de l’industrie aérospatiale, car leur travail est porteur d’avenir pour l’humanité et la planète.

Le 17 juin 2019