Bruno Le Maire / Air France : accorder un prêt d’État sous condition de rentabilité financière est une voie sans issue

Alors que la compagnie vit sa sans doute sa plus grave crise comme l'ensemble des compagnies aérienne, le gouvernement et la direction proposent d'appliquer les mêmes recettes : maintien de la rentabilité et donc baisse du coût du travail.

En effet contre le prêt de 3 milliards d'euros de l'état et la garantie à 90 % de prêts bancaires, Bruno Le Maire fixe comme objectif le retour à la rentabilité de l'entreprise, ce que traduit de suite Ben Smith, PDG d'Air France, en plan de départs volontaires.

En organisant la désagrégation de « Hop », en faveur de l'entreprise low cost Transavia, la direction et le gouvernement actionnaire continuent dans la voie du démantèlement de la compagnie et de la dérégulation du marché. Cette voie est sans issue.

Le gouvernement, en agissant comme tel avec Air France, donne un blanc-seing à l'ensemble des multinationales, pour sacrifier l'emploi et maintenir la rentabilité et la rémunération des actionnaires.

Aucune suppression de postes à Air France ne doit avoir lieu.

Ces 3 milliards de crédit devraient au contraire être utilisés à redéfinir les missions de l'entreprise, avec une ambition de service public et de développement des territoires.

La crise de l'aéronautique appelle à tourner le dos au modèle de dérégulation mis en place depuis 20 ans en Europe et dans le monde. Un nouveau système doit être construit, tourné vers les besoins de déplacement des populations, vers les coopérations internationales et en se donnant des objectifs environnementaux ambitieux. Un pôle public du transport aérien, avec Air France en son sein, est le seul modèle pouvant répondre à ces objectifs.