Verallia doit cesser les brutalités et revoir son plan social (Fabien Roussel)

Samedi 21 novembre, un salarié de Verallia, à Cognac, a tenté de mettre fin à ses jours, peu de temps après avoir ouvert sa boîte aux lettres. Seule l'intervention de son fils a permis d'éviter le pire. Lors de sa prise de poste, à quatre heures du matin, l'employé avait appris de son chef d'équipe qu'il recevrait très prochainement un courrier de licenciement. Plutôt que de recevoir individuellement les 60 salariés licenciés, la direction du site de Cognac a ainsi décidé de s'en remettre à l'envoi d'un simple courrier, au mépris de conséquences psychologiques pourtant prévisibles.

L'inspection du travail d'Angoulême va maintenant lancer une mission de consultation dans l'entreprise, en prélude à une éventuelle enquête judiciaire.

Mais au-delà, Verallia doit surtout renoncer à mettre en œuvre un plan de retructuration que rien ne justifie, avec 198 suppressions d'emplois annoncées et la fermeture d'un four de production à Cognac. Le groupe verrier, en effet, se porte très bien, selon une expertise indépendante présentée le 3 novembre dernier au comité social et économique central. En 2019, Verallia affichait un chiffre d'affaires florissant de 2,6 milliards d'euros, en croissance de 9 %. La rentabilité d'exploitation est tout aussi confortable puisque la marge d'EBITDA est de 23,8%. Verallia a par ailleurs rempli son objectif de réduction des coûts (PAP) avec près de 8,7 millions d'euros d'économie. Et cerise sur le gâteau, si l'on peut dire, ces performances remarquables, les plus élevées depuis dix ans, se sont traduites par le versement de quelque 100 millions d'euros de dividendes aux actionnaires du groupe, dont 49,5 millions remontés par la seule entité française.

L’État, par l'intermédiaire de la DIRECCTE, doit maintenant peser de tout son poids pour faire cesser les brutalités dont sont victimes les salariés et contraindre le groupe bénéficiaire à revoir un plan social totalement en décalage avec la situation réelle de l'entreprise.

Fabien Roussel, député du Nord, secrétaire national du PCF