Coupes budgétaires : l’étouffement de l’Enseignement Supérieur et la Recherche

Publié le 13 mars 2024

Deux mois seulement après l’adoption de loi de finances 2024 par 49-3 : le gouvernement décide l’annulation de 10 milliards d’euros de crédits. Il s’agit d’une véritable attaque contre des secteurs entiers du service public à fort enjeu pour l’avenir et pour la vie quotidienne des travailleurs et de la population : logement, environnement, éducation nationale, emploi, culture, etc. L’enseignement supérieur et la recherche sont particulièrement visés, avec plus de 900 millions de baisses sur le budget de la Mission interministérielle, avec au regard de la loi de finance 2024 une baisse de 0,6% sur le budget des universités, qui n’avaient que très peu progressé sur 2023, une baisse de près de 4% sur la vie étudiante et une baisse de 4,9% sur les organismes de recherche. Les dépenses pour la recherche publique en France représentent déjà seulement 2.2% du PIB (3.2% pour l’Allemagne, 3.4% pour la Belgique, 2.9% pour le Royaume-Uni). Les conséquences sur la politique des établissements en termes d’emploi et d’investissements, de recherche et sur les aides apportées aux étudiants par les CROUS restent encore à mesurer mais seront sans conteste drastiques.

Les choix de Macron et de son Premier ministre Attal sont clairs ; car dans le même temps les aides aux entreprises capitalistes ne fléchissent pas, restant à 160 milliards dont 7,5 milliards de crédit impôt recherche. Quant au budget militaire, il vient de progresser de 7,5% de 2023 à 2024 sans être affecté par les coupes budgétaires. Quel monde nous annoncent-ils ainsi ? Celui d’une fuite en avant dans le néo-libéralisme, la compétitivité des entreprises, c’est-à-dire la régulation par le taux de profit, y compris celui des pires industries d’armement !

Pour les communistes, a contrario, il faut dépenser pour la vie et l’épanouissement collectif, en finançant les biens communs et services publics. Nous voulons faire s’épanouir l’enseignement supérieur et la recherche en France et en Europe. Cela passe par l’embauche massive de plus de 30.000 personnels de l’ESR et le déploiement des financements de long terme ou récurrents par une gestion démocratique, contre la logique compétitive du financement par projet. Il est possible d’y parvenir par l’intermédiaire d’un fonds d’investissement européen en direction de la recherche pour la transition énergétique, la politique industrielle et agricole et pour l’innovation médicale. La fin du  crédit impôt recherche et des « plans d’investissement d’avenir » permettraient également de réinjecter ces moyens directement dans les établissements. Tout comme il importe de stopper la gabegie financière que représentent les financements publics des différentes formations privées de l’enseignement supérieur.

Ces mesures d’urgence sont la condition pour que l’enseignement supérieur et la recherche publique se développe dans notre société. Il est aussi la condition pour bâtir un monde de paix et de prospérité fondé sur le développement collectif de la connaissance humaine, à rebours des propositions irrationalistes du capital en crise.

Parti Communiste Français
12 mars 2024