Face à la crise viticole, les communistes soutiennent les vignerons du Midi

Publié le 14 novembre 2023

Les viticulteurs du Midi vivent une crise sans précédent. Si les vendanges 2023 ont été impactées par le mildiou et la sécheresse un peu partout en France, les vignerons de la moitié Sud de la France, qui commercialisent en coopérative ou au négoce, subissent une mévente inédite de leur production.

Soumis au bon vouloir des négociants, les vignerons ne se laissent pourtant pas faire et se rassemblent par centaines depuis le 19 octobre pour dénoncer le rôle de l’inflation, de la baisse du pouvoir d’achat et celui du négoce dans cette politique des prix bas.

Dans ce midi viticole, encore marqué par les révoltes des vignerons de 1907, le Parti communiste français note la prééminence de l’activité agricole pour faire vivre les campagnes et maintenir des emplois non délocalisables.

S’il faut travailler à une nouvelle façon d’appréhender la viticulture en la replaçant notamment dans un système de polyculture, des mesures d’urgence doivent être prises.

Le PCF demande :

  • La tenue d’une réunion de crise au Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire avec l’ensemble des organisations syndicales agricoles et interprofessionnelles de la viticulture ;

  • L’instauration de prix planchers pour les vins de table, IGP, AOP et Biologique fixés par une conférence exceptionnelle réunissant l’ensemble de la filière et garantissant une rémunération juste du travail des vignerons. Cette conférence exceptionnelle serait préfiguratrice de conférences permanentes visant à sortir de négociations commerciales particulièrement défavorables au producteur ;

  • Dans le cadre des débats à venir sur la future loi d’orientation et de programmation agricole, l’instauration d’un pouvoir d’intervention de la profession (droit d’alerte) en cas de baisse des prix d’achat ne couvrant pas les coûts de production et un pouvoir d’intervention direct (coefficient multiplicateur) du Ministère de l’Agriculture en étendant l’application de l’article L611-4-2 du code rural à toutes les productions permettant d’instaurer le mécanisme du coefficient multiplicateur entre prix d’achat et prix de vente en période de crises conjoncturelles ;

  • L’activation des mesures de sauvegarde et de blocage des importations lorsque le maintien de filières de production spécifiques est en cause, à l’image de la reconduction depuis plusieurs années de la clause de sauvegarde nationale interdisant la commercialisation en France de cerises fraîches provenant de pays où le diméthoate est encore utilisé ;

  • A plus long terme, les communistes proposent de soutenir la diversification des exploitations viticoles pour sécuriser une partie du revenu agricole en cas d’aléa climatique ou sanitaire sur la vigne. Ces soutiens pourraient passer par le versement de compléments de prix ou d’aides couplées incitant à la transition vers un système de polyculture où la vigne compose avec d’autres productions végétales, à l’image d’espèces arboricoles. Par ailleurs, nous défendons la mise en place d’un véritable régime public d’assurance contre les risques et aléas climatiques, sanitaires et environnementaux, qui doit pouvoir bénéficier à toutes les exploitations viticoles, et accompagner les viticulteurs dans les mesures de prévention et d’adaptation aux effets du changement climatique.


La Commission Agriculture Pêche Forêt, 6 novembre 2023