Le droit à la sécurité des femmes

Publié le 17 janvier 2024

Le PCF était présent dans les rassemblements de ce jeudi 11 janvier devant les préfectures et les palais de justice contre toutes les formes de violences sexistes et sexuelles

Les propos d’Emmanuel Macron sur Gérard Depardieu ont choqué au-delà de nos frontières. Son mépris est à l’image de son inaction envers sa prétendue « grande cause du quinquennat » qui n’a jamais été assortie de moyens.

Un État qui ne fait pas son travail et ne protège pas la moitié de la population, une absence totale de volonté politique, une indifférence affichée du chef de l’État : voilà comment se construit une impunité qui se manifeste au travers d’une justice défaillante.

Face à cela, le collectif unitaire « grève féministe » a publié une tribune intitulée « Gardez votre vieux monde, nous en voulons un sans violence sexiste et sexuelle » qui appelait à se rassembler ce jeudi 11 janvier. Nous avons soutenu cette tribune et cet appel.

Nous avons également lancé une pétition en ligne pour un plan national de lutte contre les violences sexistes et sexuelles :

Une justice défaillante et un État méprisant

80 % des plaintes pour viol sont classées sans suite et seulement 1 % d’entre elles aboutit à une condamnation faute de moyens et d’investigation.

Pour lutter contre les violences faites aux femmes, l’État dépense 184,4 millions quand la Fondation des Femmes estime à au moins 2,6 milliards d’euros le budget nécessaire.

Nos propositions pour le droit à la sécurité des femmes, contre toutes les formes de violences sexistes et sexuelles :

  • Créer des brigades et juridictions spécialisées pour une justice dotée de formations, moyens humains et financiers à la hauteur des enjeux spécifiques des violences sexistes et sexuelles.
  • Mettre fin à l’impunité en établissant une liste d’actes d’enquête minimaux sans lesquels le procureur ne pourrait pas classer sans suite une affaire.
  • Rendre gratuite l’assistance juridique pour les personnes victimes de violences sexuelles et/ou conjugales, informer les victimes de leurs droits dès le dépôt de plainte et mettre en place le dispositif visant à assurer le respect d’une ordonnance de protection par la police.
  • Renforcer le nombre de places d’hébergement d’urgence et de logements pérennes.
  • Débloquer les 3 milliards d’euros nécessaires à la lutte contre les violences faites aux femmes.
  • Investir dans les structures de protection de l’enfance qui alertent sur la précarité grandissante de leurs capacités d’action et de leurs conditions d’accueil. Élaborer des politiques publiques pour prendre en compte le continuum de violences de l’enfance à l’âge adulte, en luttant contre la pédocriminalité et la culture du viol, exige de développer les services publics à égalité sur l’ensemble du territoire et de former toute la chaîne des professionnel·les concerné·es.
  • Appliquer la loi Aubry de 2001 relative aux cours d’éducation à la vie sexuelle et affective.
  • Permettre l’accès, immédiat et gratuit, à des soins en psycho-traumatologie pour toutes les victimes et co-victimes. Chaque département doit se doter d’un centre de psycho-traumatologie avec un accueil médico-judiciaire et un Centre d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS).

Shirley Wirden,
membre du CEN

Publié dans CommunisteS, numéro 979 du 17 janvier 2024.