Fabien Roussel au pays de Peugeot et de Lip

Le Larousse définit le Doubs ainsi : Département de la Région Bourgogne Franche-Comté, son chef-lieu est Besançon. L’élevage bovin (fromages) et l’exploitation forestière du Jura central et septentrional s’opposent à la polyculture des collines situées entre le Doubs et l’Ognon. L’industrie (construction mécanique et automobile) est localisée essentiellement à Besançon et dans l’agglomération de Montbéliard.

Une définition qui finalement ne dit pas grand-chose de ce département de 550 000 habitants ! À l’annonce de la venue de notre secrétaire national, une fois passée l’euphorie générale (ce n’est pas tous les jours qu’on reçoit un Secrétaire national !), il a fallu pour l’ensemble des communistes du département organiser l’après-midi. Le cahier des charges était ambitieux : accueil républicain, discussions sur les enjeux de Congrès, visites d’entreprise et réunion publique… Le tout en 6 heures !

Puis arrive la date fatidique, ce sera le 6 mars, un jour avant la mobilisation exceptionnelle contre le projet de réforme inique du gouvernement. Ce 6 mars, sur le parvis de la gare Besançon Franche-Comté TGV, il fait frais et le ciel est lourd. À la sortie du train de 11h32 en provenance de Paris gare de Lyon il faut se presser, les élus nous attendent déjà à Roche-lez-Beaupré. Le temps pour Fabien et les camarades qui l’accompagnent (Solène, Christophe, Valère et Joc) de retirer les clés des voitures de location et c’est parti.

À l’arrivée dans la salle des Mariages, une quarantaine d’élu·e·s sont là. Communistes ou pas, elles et ils sont maires, conseillères et conseillers régionaux, départementaux, municipaux. Après le mot du maire de Roche-lez-Beaupré, Jacques Krieger, la discussion embraye directement sur l’autonomie des collectivités, le coût de l’énergie et les problèmes du quotidien : comment expliquer aux assocs’ qui font vivre nos territoires que nous ne pouvons plus les soutenir tant que l’État et la fiscalité ne nous donnent pas les moyens ?

À côté, des camarades venu·e·s de toute la grande région attendent pour échanger autour des enjeux du congrès de notre parti. Certains ont fait plus de 4 heures de route pour être présents. Le débat s’installe rapidement. Pendant une heure il est question du rôle des instances du Parti, de parité, des questions Internationales, de renforcement. Puis c’est l’heure de prendre la route direction le pays de Montbéliard pour le reste de la journée.

Premières étapes de l’après-midi, Castmetal à Sainte-Suzanne, où les salariés luttent depuis le 13 février pour des revalorisations de salaires. Tous les jours ils sont une trentaine devant l’entreprise de 7 h à 17 h ; certains ont plus de vingt années d’ancienneté et quelques maigres primes s’ajoutent à leurs 1 300 euros net par mois. Le mot est lancé : « Bienvenue dans le germinal des temps modernes ». La direction, d’ailleurs peu identifiable dans l’organigramme complexe qui cache une évasion fiscale évidente, refuse de discuter et de répondre aux demandes des salariés. Fabien salue leur détermination et leur savoir-faire, leur dit qu’ils sont la fierté de notre industrie. Il interpelle en direct, dans une vidéo où il est entouré des grévistes, le ministre de l’Industrie et la direction de l’entreprise. Quarante minutes plus tard, on quitte les ouvriers de Castmetal pour rejoindre ceux d’Aperam à Pont-de-Roide. Dans cette entreprise, ce sont encore des métallos qui se sont battus il y a bientôt deux ans contre un projet de délocalisation et ils ont gagné ! Mais comme Croizat le disait, il n’y a pas d’acquis pour la classe laborieuse, il y a seulement des conquis qu’il faut défendre. À Pont-de-Roide comme à Gueugnon, les ouvriers sont attentifs et plutôt inquiets sur le devenir de leurs usines et de leurs outils de production que Mittal souhaiterait pouvoir liquider !

Il est déjà 17h40 et il faut se diriger vers Bart où le maire Éric Lamy nous accueille pour la réunion publique. Les quelque 300 personnes installées, Éric Lamy prend la parole ; il nous présente sa commune et nous parle de Marcel Paul. La soirée est lancée : Parcoursup, Assemblée nationale, égalité, femmes-hommes, situation de l’hôpital, industrie, situation internationale… Une ambiance d’échange et de partage avec dans la salle des communistes, mais aussi nombre de citoyens venus voir l’ancien candidat à l’élection présidentielle ! Ce format de réunion, qui n’est pas un meeting mais part des questions et interventions de la salle où il faut répondre du tac au tac, est particulièrement vivant. Fabien, avec sa personnalité, s’y trouve très à l’aise.

20h45 : on prend les dernières questions avant le temps convivial pendant lequel on commence à faire le bilan de la soirée. On est avec des personnes qu’on ne voit pas d’habitude. Alors ? Impressionnant ! « Je n’ai jamais vraiment été intéressé par la politique et moi les longs discours ça me gonfle…, mais là, on a juste l’impression qu’il est comme nous et ça change tout. » À peine le temps de faire 10 adhésions, c’est déjà l’heure de rentrer ! Le lendemain sera aussi chargé : il faut aller encourager les camarades gaziers et électriciens mobilisés à Besançon pour être ensuite à 14 h dans le cortège des quelque 16 000 manifestants qui défileront dans les rues de la capitale comtoise. Fabien Roussel qui manifeste à Besançon ! un évènement pour les travailleurs de notre ville.

Une étape riche en partages et en rencontres qui redonne de l’énergie s’il en était besoin aux militants de notre parti.

Matthieu Guinebert

secrétaire départemental