La France des Jours heureux : j’assume

La candidature communiste bouscule le débat. Dimanche 6 février, alors que la presse parisienne parlait de « phénomène intéressant l’intérêt soulevé par la candidature communiste » (Le Parisien) et de « campagne dynamique » (le JDD), Fabien Roussel, à Marseille, présentait en grand son projet pour la France. Extraits.

On me dit que c’est une drôle d’idée, les jours heureux, en ces temps de pandémie. Je vous le dis sans détours : j’assume. Je veux la France des Jours heureux parce qu’on a besoin de jours heureux, après tant de restrictions, de difficultés. Je veux la France des Jours heureux parce que je sais que c’est possible, parce que notre pays est riche, riche à milliards. Et je refuse que des millions d’entre nous vivent aussi mal à côté de tant d’argent !

Voilà le cœur du sujet : l’argent, l’argent, l’argent ! L’argent qui est partout, l’argent qui est nulle part. L’argent qui coule à flot pour certains et qui manque à tant d’autres. Qui manque aux retraités, aux étudiants, aux salariés malgré leur travail, aux commerçants, aux artisans malgré leurs efforts. L’argent qui manque pour les hôpitaux, les écoles, la recherche, la sécurité.

Mais aussi l’argent qui s’évade par milliards au Luxembourg ou aux îles Caïman ; l’argent qui se concentre dans les mains des 358 000 familles redevables de l’ISF, riches d’un patrimoine de 1 024 milliards !

L’argent des multinationales qui font de la France la championne d’Europe des dividendes, 137 Mds en 2021. Un record encore !

L’argent des trafics de drogue, de la traite des êtres humains, de la prostitution, de la corruption. L’argent, dont le pape François dit qu’il est « le fumier du diable » ! Dont Mitterrand disait qu’il « corrompt jusqu’à la conscience de l’âme ».

Et il ne faudrait jamais en parler ? Eh bien si ! Nous, l’argent, on veut le reprendre et que personne ne nous dise : « Roussel, touche pas au grisbi » !

Il est temps de s’attaquer à ce mur de l’argent, de reprendre le pouvoir à la finance, de remettre l’être humain au cœur de toutes les politiques. Pour nous, les valeurs humaines sont plus fortes que les valeurs boursières.

Oui, la France des Jours heureux est à portée de main si nous reprenons le pouvoir sur l’économie, sur nos outils de production. Alors je commence par là, par dire où nous allons prendre l’argent, comment nous allons financer nos 500 000 emplois dans la fonction publique, pour la hausse des salaires, la transition écologique, la ré industrialisation, et l’engagement de faire de la jeunesse, la priorité de ces 5 prochaines années !

Oui, nous rétablirons l’ISF et on le triplera même ! On rétablira la justice fiscale en rendant l’impôt plus progressif, plus léger pour les petits, plus lourd pour les plus gros. Fini les cadeaux au GAFA et consorts ! Avec nous, les petits payent petit et les gros payent gros !

Nous, nous traquerons vraiment les fraudeurs fiscaux. Halte à la corruption, à l’évasion fiscale ! Les délinquants en col blanc : au tribunal !

Je nommerai un ministre chargé de la lutte contre la fraude fiscale. Je proposerai à la Justice de priver les fraudeurs fiscaux de leurs droits civiques. Parce qu’il est trop facile d’éviter l’impôt, de ne pas financer notre modèle social alors qu’on est fortuné mais d’en profiter dès qu’on est malade !

Je prendrai l’initiative d’une conférence fiscale mondiale pour faire de la lutte contre ces parasites un combat européen et planétaire.

La France des Jours heureux, c’est aussi une France dans laquelle votre argent cessera d’être le jouet des boursicoteurs. Je créerai un pôle financier public, grâce à la nationalisation de la BNP-Paribas, de la Société générale et d’Axa.

C’est notre argent, celui issu de nos salaires, de nos retraites qui est déposé dans ces banques et nous n’avons même pas la main dessus !

Nous voulons reprendre le pouvoir aux banques pour mettre cet argent, notre argent, au service de l’économie réelle, au service de nos entreprises et de nos services publics !

Voilà les mesures fortes qui nous permettront de prendre le pouvoir sur la finance et d’augmenter les dépenses utiles de l’État de 120 Mds d’euros dès la première année !

Ce n’est plus la finance qui doit commander nos vies, décider de nos choix économiques. C’est nous ! Regardez, quand c’est la finance qui est au pouvoir, ce qui arrive à nos aînés dans les Ehpad !

Je veux une France qui ne livrera plus nos anciens à la rapacité de fonds de pension, du privé, et qui ne fera plus de la vieillesse une source de profits et de dividendes.

La France des Jours heureux, c’est celle que nous voulons pour nos aînés, pour nos anciens, pour celles et ceux qui ont bâti la France.

Oui, nous voulons une France qui crée des richesses par le travail plutôt que par la finance, une France des usines et des champs, des travailleurs et des créateurs plutôt qu’une France de la spéculation et des fonds de pensions ! Oui, cette France des jours heureux pour nos jeunes, pour nos anciens, pour les travailleurs, je veux la mettre à l’ordre du jour de cette élection présidentielle.

N’en déplaise aux marchands de déprime, aux colporteurs de haine et à ceux qui ne cherchent qu’à attiser les peurs et à instiller le venin de la division. Cette France des Jours heureux, c’est une ambition, c’est un programme. C’est même plus qu’un programme, c’est un projet de société ! Et notre priorité, c’est le monde du travail.

Car la plus belle richesse de la France, c’est vous, ce sont celles et ceux qui créent, produisent, transforment, qui nous nourrissent, nous soignent, qui enseignent, nous protègent !

C’est d’abord la France du salaire et de la feuille de paie. Car une France avec des bas salaires, qui s’aligne sur les pays à bas salaires, est une France malade, faible, fragile !

Au contraire, une France avec des bons salaires, c’est une France forte, solide, en bonne santé ! C’est une France de la dignité dans laquelle vous n’êtes pas obligés d’aller mendier votre hausse de salaire à la CAF, avec la prime d’activité. Une France dans laquelle les jeunes auront droit à un emploi, un salaire, et même à changer de métier en se formant, plutôt qu’un statut précaire et sans protection, chez Uber, Deliveroo ou autre.

Et la première mesure que nous mettrons en œuvre sera d’augmenter les salaires en commençant par le Smic à 1 923 euros brut, soit 1 500 euros net. Eh oui, je compte en brut. Car je le vois ce gang des arnaqueurs, M. Macron, Mme Pécresse, Mme Le Pen, M. Zemmour qui prétendent monter les salaires en faisant baisser les cotisations sociales. La belle affaire !

La réalité, c’est qu’en vidant les caisses de la Sécurité sociale, ils finiront par la mettre à terre. Et que demain, si on ne les arrête pas, la France prendra le chemin des États-Unis et vous devrez faire un prêt pour soigner un cancer ! Ce qu’ils vous donnent de la main gauche, ils vous le reprennent de la main droite.

Avec moi, ce sera une hausse du salaire brut et nous accompagnerons les entreprises en baissant les vraies charges qui pèsent sur elles ! L’énergie, les assurances, les intérêts bancaires. Nous nous attaquerons au coût du capital !