La paix, la sécurité commune et le PGE

Publié le 06 septembre 2023

L’Université d’été du PGE a hébergé un débat consacré aux questions de la paix intitulé « La paix est notre victoire », avec trois intervenants : Heidi Meinzolt, de la WILPF (Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté, qui fut fondée en 1915 par des militantes pacifistes et féministes), Jan Kavan, ancien président de l’Assemblée générale des Nations unies et ancien ministre des Affaires étrangères de la République tchèque, et Giorgos Katrougalos, de Syriza, actuel président du groupe de la Gauche unie à l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe.

Les trois intervenants ont souligné le danger de l’engrenage et de la généralisation de la guerre, ainsi que la nécessité d’une solution diplomatique et politique sur les principes de la sécurité commune et de la Charte des Nations unies. Ils ont également dénoncé le renforcement de l’Otan en l’Europe et la nécessité pour l’Europe de se dégager de la tutelle de l’Alliance atlantique.

Il faut reconnaître que les divergences à l’intérieur de la gauche en Europe sur cette question se sont exacerbées depuis le début de la guerre en Ukraine, certaines forces prétendant, à tort, qu’une victoire militaire ukrainienne est la condition pour revenir à la table des négociations. Cela se manifeste dans les votes au Parlement européen. La FI, par exemple, a voté la résolution du Parlement européen du 15 juin dernier sur la « reconstruction durable et intégration de l’Ukraine dans la communauté euro-atlantique », qui affirme entre autres que « la paix qu’apportera la victoire de l’Ukraine doit être garantie par l’intégration de l’Ukraine dans l’Union européenne et dans l’Otan ». D’autres forces du groupe « The Left » au Parlement européen ont voté contre ou se sont abstenues, à l’image de die Linke, du PTB, de la Gauche Unie d’Espagne, de Podemos, ou encore du PCP.

Le sommet de l’Otan à Vilnius est l’occasion de rappeler la position du PCF, telle qu’elle a été exprimée dans le texte d’orientation pour les élections européennes voté par le Conseil national des 1er et 2 juillet. C’est-à-dire : la nécessité d’une souveraineté de choix en matière de politique étrangère et de défense, et un engagement « pour la paix et la sécurité commune en Europe, et rompre avec l’engrenage des blocs en remettant en cause l’alignement sur l’Otan. Dans la logique de refus de l’engrenage infernal de la guerre, au contraire de ce que fait l’UE depuis le début de l’agression russe contre l’Ukraine, et en solidarité avec le peuple d’Ukraine qui subit aujourd’hui les ravages du conflit, une initiative diplomatique peut être prise, dans la même logique que les propositions de la Chine, du Brésil, du Mexique et d’autres pays, pour un cessez-le-feu amenant l’ouverture de négociations de paix sur la base du respect de la souveraineté et de la sécurité commune de tous les peuples. Cela permettrait d’ouvrir la perspective d’un espace de sécurité collective engageant l’ensemble des nations et des peuples du continent européen, afin de s’émanciper de la tutelle des États-Unis et de l’Otan. L’Europe doit pouvoir porter une politique de défense indépendante, reposant sur des accords entre nations respectant mutuellement la souveraineté des États en la matière. La condition en est la sortie de l’Otan. La France doit s’opposer à la folle course aux armements en cours en portant l’exigence que l’UE ratifie le traité Tian. »

Solution diplomatique et politique au conflit, sécurité commune en Europe pour tous les peuples, remise en cause de la tutelle et sortie de l’Otan, négociation pour un désarmement global, notamment en matière nucléaire : ce sont les quatre principes fondamentaux d’une politique de paix, qui n’est pas uniquement un impératif moral, mais une nécessité politique et un axe de bataille politique concret et immédiat. De ce point de vue, les mobilisations prévues en septembre et octobre sont importantes. On peut mentionner dès aujourd’hui : le 21 septembre, la Journée Internationale de la Paix ; 26 septembre, la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires ; et du 30 septembre au 8 octobre, une semaine de mobilisation internationale pour le cessez-le-feu et des négociations pour mettre fin à la guerre en Ukraine.

Vincent Boulet

responsable aux Relations internationales