Leasing social, bonus écologique : beaucoup de com pour pas grand-chose. Il faut une vraie réforme pour changer l’automobile

Publié le 15 décembre 2023

Le Président Macron vient lui-même d’annoncer les conditions de mise en œuvre du fameux « leasing social à 100 euros » et de l’attribution du bonus écologique pour 2024.

Et comme souvent pour la politique environnementale du gouvernement, c’est « beaucoup de bruit et de com pour pas grand-chose ».

Le leasing social ne concernera que 20 000 voitures en 2024 et 40 000 en 2025. Ce nombre est évidemment beaucoup trop limité puisque qu’il ne représente que à terme 2% des voitures neuves vendues.

Il faut un volume beaucoup plus important, donc un budget de l’État beaucoup plus important. Nous proposons que soit financées des aides pour au moins 200 000 véhicules par an avec un prix de revient de moins de 10 000 euros, en privilégiant la production en France. Ils pourraient être achetés à ce prix ou grâce à un prêt à taux zéro avec un apport de 100 euros par mois pendant 8 ans.

Ces aides doivent être concentrées sur ce qui doit être l’avenir de l’automobile électrique : des véhicules de tailles petites ou moyennes produits dans des pays utilisant des énergies décarbonées.

La liste des 79 modèles ouvrant au leasing social et au bonus écologique à partir de 2024 ne correspondent pas du tout à ce cahier des charges. On trouve des Mercedes, BMW ou Tesla, qui sont des véhicules chers et lourds, et pour beaucoup produits dans des pays utilisant des énergies très carbonées comme l’Allemagne.

Il faut des aides plus importantes, jusqu’à 10 000 euros, mais concentrées sur les véhicules moins chers (40 000 euros maximum), moins lourds (1,7 tonne maximum) et qui privilégient la production dans des pays au mix énergétique peu carboné comme la France.

Il faut une vraie réforme du bonus écologique pour relancer l’industrie automobile française, et pas des semi-mesures qui ne changent rien ou presque. L’État en tant qu’actionnaire de Renault doit intervenir pour que la future twingo électrique soit produite en France, à Flins et non en Slovénie.

Il n’y aura pas de relance de la filière automobile française sans de tels choix clairs.

Fabien Roussel
Le 23 décembre 2023