La lutte contre l’exploitation et pour l’abolition de la prostitution plus que jamais liée !

Publié le 14 septembre 2023
Le 14 septembre 2023 était voté au Parlement Européen le rapport « sur la réglementation de la prostitution dans l’Union européenne: implications transfrontalières et incidence sur l’égalité entre les hommes et les femmes et les droits des femmes ».
 
Malgré les tentatives de dénaturer le texte et le retrait de la mention au « modèle nordique/égalitaire  » que nous regrettons, celui-ci a été adopté avec 234 voix pour 175 voix contre et 122 abstentions. C’est une très bonne nouvelle pour les luttes féministes partout en Europe !
 
Selon l’OSCE, la traite à des fins d’exploitation sexuelle génère à elle seule près de 100 milliards de dollars par an, constitués principalement d’argent versé par des hommes pour des relations sexuelles avec des femmes victimes de la traite. Alors que la plupart des personnes en situation viennent des pays de l’Est de l’Europe et de pays en conflits, le trafic d’êtres humains à encore augmenter depuis le début de la guerre en Ukraine.
 
En défendant une ligne clairement abolitionniste, ce rapport nous appelle à protéger les droits des femmes en situation de prostitution en défendant le modèle « Égalitaire/Nordique », basé sur la dépénalisation, la protection et l’intégration sociale des personnes prostituées, tout en criminalisant les clients.
 
Au-delà des écrits, nous demandons des actes concrets ! Et notamment en France à travers un renforcement de la loi de 2016 en lui donnant les moyens d’être plus largement mise en œuvre notamment à travers :
-  des formations et des moyens donnés à la police et à la justice pour accompagner les personnes en situation de prostitution et/ou victimes de traite et lutter contre le proxénétisme
- une éducation sexuelle dans tous les établissements adaptés à l’âge et permettant de dépasser les stéréotypes patriarcaux et d’aborder la sexualité (et le consentement !) comme une partie intégrante de notre vie, liée à notre santé et à notre bien-être plutôt que comme une source de violence et de commerce
- de garantir la protection des femmes victimes de violences et de traite notamment en augmentant les parcours de sortie et leur financement, en mettant en place des centres d’accueil sur tout le territoire, en garantissant un logement, l’accès aux services publics et en favorisant la réinsertion des victimes dans le monde du travail,
- D’enfin octroyer le milliard d'euros contre les violences faites aux femmes que les associations demandent depuis si longtemps !
- de s’attaquer à l’industrie pornographique et ce qu’elle véhicule comme violence, racisme et stéréotypes nuisibles à l’égalité entre les sexes.
 
Le PCF réaffirme que le corps des femmes n’est pas une marchandise que l’on peut échanger et vendre selon le bon vouloir du marché, que la lutte des classes et la lutte pour l’émancipation des femmes sont intrinsèquement liées !
 

Parti communiste français,

Paris, le 14 septembre 2023.