Manifester contre la réforme des retraites à Paris serait du terrorisme à Londres ?

Publié le 23 avril 2023

Un responsable de la maison d'édition La Fabrique a subi à son arrivée à Londres vingt- quatre heures de garde à vue pour refus de communiquer aux policiers les codes d’accès de son téléphone et de son ordinateur, qui lui ont été confisqués. Il a été interrogé sur sa participation aux manifestations en France et sur ce qu'il pensait de la réforme des retraites en France.

Il est troublant que dès son départ de Paris, il ait subi de la part de la police des frontières d'interminables contrôles qui lui avaient fait manquer un premier train.

Libéré sans qu'aucune charge lui soit signifiée, il reste victime d'une procédure inique et arbitraire : son téléphone et son ordinateur restent entre les mains des policiers britanniques, qui pourront à loisir en analyser et exploiter les données, sans doute aussi au profit de leurs collègues français.
Et il est convoqué à Londres dans quatre semaines pour y être présenté à une « cellule antiterroriste ».

Cette opération scandaleuse est sans précédent. Nous demandons des comptes.
Après les déclarations lénifiantes du Quai d'Orsay, le Parti communiste français attend vivement une réaction du gouvernement français exigeant des autorités britanniques qu'il soit immédiatement mis fin aux poursuites injustifiées que subit le collaborateur des éditions La Fabrique, et que lui soient immédiatement restitués son téléphone et son ordinateur, ses outils de travail.

Pierre Dharreville, responsable de la commission culture au PCF,
Paris, le 23 avril 2023.