Mayotte : eau distribuée au compte goutte, égalité républicaine bafouée, populations méprisées !

Publié le 04 septembre 2023

Aujourd'hui, lundi 4 septembre, 300 000 de nos concitoyens, Mahoraises et Mahorais vont vivre, dans la quasi-indifférence générale, une étape supplémentaire dans la dégradation inacceptable de leurs conditions de vie quotidienne.

A compter de ce jour, en effet dans l’ensemble du département, les Mahoraises et les Mahorais verront leur accès à l’eau coupée durant 48 h toutes les 24 h, soit 2 jours sur 3. Ces nouvelles restrictions viennent s’ajouter à toute une série de mesures mises en œuvre depuis le début de l’été.

Le dérèglement climatique et ses effets ainsi que la mauvaise gestion de la ressource en eau cumulent leurs effets dévastateurs.

Le 101e département français connaît la saison des pluies la plus sèche de son histoire après celle de 1997 et le manque d’eau potable est une réalité à laquelle les Mahoraises et les Mahorais sont confrontés avec une forte acuité depuis plus de six ans comme beaucoup de territoires.

Cette situation catastrophique face à une crise pourtant prévisible, est le résultat d’un manque patent d’anticipation des pouvoirs publics dans leur ensemble et d'une insuffisance chronique d’investissements publics dans l’entretien des réseaux (1/3 de pertes !) et ce alors qu’une troisième retenue collinaire, qui aurait permis d’augmenter la capacité de stockage en eau de l’île, reste à l'état de projet depuis plus de 20 ans.

C’est l’égalité républicaine qui est à nouveau remise en cause dans un de nos départements d’au-delà des mers et qui frappe aussi en Métropole.

Alors que l’État français a su mobiliser des moyens considérables il y a quelques mois pour mener une opération honteuse d’expulsion massive, le PCF dénonce, en regard, la discrétion incompréhensible du Gouvernement et la faiblesse des moyens mis en œuvre pour répondre à l’urgence sanitaire et sociale que vivent nos compatriotes.

J’appelle le Gouvernement à tout mettre en œuvre, en lien avec les autorités locales, pour construire une réponse adaptée aux urgences immédiates et trouver des solutions pérennes permettant de sécuriser l’approvisionnement en eau de tous les Mahorais.

Nous réaffirmons son attachement au respect du droit inaliénable que constitue l’accès de chacune et chacun a une eau potable de qualité.

A Mayotte comme en métropole, l’eau ne peut et ne doit pas être une marchandise. C’est un bien commun de l’humanité. Sa gestion, au plan local et national, doit faire l'objet d'une transparence totale permettant à toutes et à tous de s'en approprier les enjeux essentiels : écologiques, démocratiques et sociaux.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF et député du Nord,
Paris, le 4 septembre 2023.