Paris : Hommage à Guy Môquet

Publié le 01 novembre 2023

Ce vendredi 27 octobre, à la limite des 17e et 18e arrondissements de Paris, au métro Guy Môquet, un hommage a été rendu aux 27 fusillés de Châteaubriant par les nazis en 1941. Guy, 17 ans, le plus jeune des fusillés, était le fils de Prosper Môquet, député du 17e arrondissement, élu en 1936. Ils habitaient à quelques centaines de mètres de là, rue Baron, où une cérémonie eut lieu plus tôt le matin.

Le maire du 18earrondissement, l’adjoint du maire du 17e, la députée de la circonscription, ainsi que notre camarade Danièle Prémel, adjointe au maire du 18earrondissement, chargée de l’Éducation populaire, de la mémoire et du monde combattant à la mairie du 18e, étaient présents.

Devant une centaine de personnes, dont de nombreux communistes du quartier, Philippe Beaudelot, dirigeant de l’Amicale Châteaubriant-Voves-Rouillé, a prononcé un discours retraçant l’engagement de ces militants, dirigeants, communistes et syndicalistes pour la plupart.

« …Nous ne pouvons qu’être inquiets quand nous voyons des héritiers directs ou indirects des anciens oppresseurs être élus à la tête d’un certain nombre de pays européens. Notre pays n’est pas indemne lui non plus : 88 députés du RN siègent à l’Assemblée nationale ; 3 RN et 1 Reconquête ont été élus sénateurs le 24 septembre dernier.

Alors que le refus de celui qui est différent gagne du terrain, alors que le nationalisme et la peur de l’étranger deviennent le fonds de commerce de certains, il nous revient de rappeler sans arrêt que les résistants se battaient contre tous les racismes : antisémitisme, racisme anti-noir, anti-arabe, anti-asiatique, anti-rom, et discrimination et haine envers les handicapés et les personnes qui ont une orientation sexuelle différente. (…)

Nous devons être intransigeants. Ainsi nous serons fidèles aux valeurs que défendaient les Résistants. Il nous revient aujourd’hui de poursuivre leur combat pour que ces valeurs universelles que sont : la liberté, le progrès social, l’antiracisme, la laïcité, restent la ligne directrice de notre République.

Alors oui, ce souvenir aujourd’hui de ce que fut pour notre pays le Conseil national de la Résistance, c’est aussi, pour nous, faire comprendre aux jeunes générations que rien n’est impossible.

Inspirons-nous tous du contenu du programme du Conseil national de la Résistance pour construire ensemble les jours d’après cette pandémie mondiale. Pourquoi ce qui était possible dans un pays dévasté par quatre années de guerre ne serait-il pas possible aujourd’hui ?

Ainsi nous répondrons aux souhaits de Guy Môquet, qui inscrivait sur les planches de la baraque n° 6 au camp de Choisel, ce 22 octobre au matin, alors que les 27 étaient rassemblés là pour écrire leur dernière lettre : « Vous qui restez, soyez dignes de nous, les 27 qui vont mourir. »

Ensemble mobilisons-nous pour construire cet autre monde pour lequel les résistants ont combattu et donné leur vie. »

Depuis la fin de la guerre, les communistes diffusent l’Humanité chaque week-end au métro Guy Môquet.

Des dépôts de gerbes devant la fresque commémorative sur le quai de la station Guy Môquet, des chants et des poèmes ont ponctué la manifestation.

Alain et Micheline Wlozczowski