Plus que jamais le besoin de communisme – Extraits du rapport introductif de Véronique Mahé

Je veux tout d’abord souhaiter la bienvenue sous cette coupole emblématique à toutes celles et tous ceux qui intègrent notre direction nationale. Nous nous retrouvons aujourd’hui pour la première fois après notre 39e Congrès, un congrès qui fut un temps d’échange, de débat, et de renouvellement de notre direction, un temps soulignant notre unité, notre confiance renouvelée dans le travail mené lors des 4 dernières années, notre détermination à réaffirmer l’utilité du PCF et à en faire un levier pour des rassemblements majoritaires gagnants.

Nous avons désormais toutes et tous la tâche d’animer notre organisation, la renforcer, la déployer au plus près des travailleurs et travailleuses, de l’entreprise jusque dans nos quartiers, en faire l’outil toujours plus utile au peuple de France, à la gauche et à toutes les forces intéressées au changement.

(…)

Après avoir abordé les enjeux internationaux, Véronique Mahé soulignait « l’isolement et la délégitimation profonde du chef de l’État et des membres du gouvernement ». (…)

La protestation ne faiblit pas, elle redouble. Pour 64 % des Françaises et Français, la contestation sociale doit se poursuivre. Alors que le gouvernement rêvait d’une démobilisation et promettait un baroud d’honneur pour les syndicats, le 1er Mai s’est révélé historique avec plus de 310 manifestations et 2,3 millions de manifestants confirmant la détermination à ne pas tourner la page de la réforme des retraites. Je veux, ici, apporter, au nom du Conseil national, tout notre soutien à nos camarades victimes de violences inqualifiables de la part de black-blocks.

Évidemment, la décision du Conseil constitutionnel de ne pas valider la demande de référendum d’initiative partagée n’est pas une surprise, mais cela aggrave la crise démocratique. Pour autant, l’intersyndicale réaffirme sa volonté de ne pas relâcher la pression et de poursuivre son action dans l’unité. La prochaine mobilisation, le 6 juin, servira encore à montrer notre détermination. Ce sera également tout l’enjeu pour les parlementaires avec la proposition de loi visant à interdire le passage de l’âge de départ légal à la retraite à 62 ans, présentée le 8 juin, par le groupe Liot.

Et les mauvaises journées se succèdent pour le gouvernement, qui a vu, à l’occasion de la niche parlementaire de notre groupe à l’Assemblée nationale, l’adoption de deux propositions de loi importantes.

La déconvenue gouvernementale a commencé par l’adoption de l’abrogation de l’obligation vaccinale anti-Covid pour les , allant ainsi plus loin que la suspension envisagée par la majorité présidentielle. En disant cela je sais les débats qui existent jusque dans notre parti.

La seconde victoire est liée à l’adoption de la loi contre le démantèlement d’EDF et étendant les tarifs règlementés de vente d’électricité aux PME et aux collectivités de moins de 50 000 habitants.

Voulant éviter un nouvel échec avec la proposition d’indexation de la dotation aux collectivités territoriales sur l’inflation, l’exécutif a délibérément choisi la voie de l’obstruction avec de longues prises de paroles pour aboutir à la suspension de séance.

La crise démocratique d’ampleur dans laquelle nous enfonce le Président de la République souligne plus que jamais le besoin de communisme. Le besoin de contester toutes les dominations, de dessiner une alternative, et dans le cas d’espèce de contribuer à arracher une victoire. En plus de marquer la victoire face à une réforme antisociale comme celle-ci, la victoire nous permettrait de souligner une fois encore l’utilité de l’engagement collectif, de la grève et des mobilisations sociales face à ceux qui tentent de nous ancrer la fatalité et le renoncement comme seul horizon. Les communistes ont donc un rôle central à jouer pour contribuer à soutenir le mouvement et sa prolongation, à dessiner des chemins de victoires tant dans la rue que dans les institutions.

Nous aurons dans la période de préparation des élections sénatoriales et européennes à approfondir nos actions, nos initiatives et notre réflexion sur la République, ses institutions et son rapport aux territoires. En particulier sur l’ensemble des questions constitutionnelles posées, la défense de la démocratie, d’une véritable décentralisation donnant toute leur place et des moyens à l’ensemble des collectivités territoriales, sur le respect des pays et peuples ultra-marins qui notamment lors des dernières élections régionales ou législatives, et plus récemment en Polynésie, ont exprimé leur soif de liberté, d’égalité et de respect. Quel que soit le territoire, métropolitain ou outre-mer, notre projet c’est l’égalité, la justice et le progrès. Notre objectif est de faire progresser nos idées et reconquérir une influence plus grande avec des liens plus forts avec les partis communistes et progressistes d’Outre-Mer.

Ces sujets font partie des échanges que nous aurons en fin de matinée avec Éliane Assassi, présidente de notre groupe au Sénat, et Pierre Lacaze, responsable du secteur Élections. Pour les élections européennes, le prochain conseil national fera un point d’étape pour la mise en œuvre de nos choix de congrès.

Quelques mots sur la rencontre avec les autres composantes de la Nupes qui a eu lieu mardi dernier. Nous avons échangé sur le mouvement social, les suites à envisager. Si nous avons convenu d’une nouvelle réunion, force est d’admettre que nous nous heurtons à l’incapacité de la France insoumise à entendre les exigences des autres forces. Qu’il s’agisse de l’affirmation mille fois répétée par Marine Tondelier d’une liste autonome EELV aux européennes, qu’il s’agisse de notre exigence d’avoir une réflexion sur les difficultés à construire une majorité politique à la hauteur des attentes du pays. Incompréhensible, car s’ils nous parlent de l’acte II, cela veut bien dire qu’il faut aller vers autre chose et donc le construire collectivement.

Nous vous proposons que notre conseil national de ce samedi porte fortement l’idée d’une rencontre entre les 252 parlementaires signataires de la demande de référendum d’initiative partagée et l’intersyndicale, afin d’échanger sur les initiatives pour poursuivre et amplifier la mobilisation pour gagner. Nous pourrions soumettre au débat d’une telle rencontre le principe d’une votation citoyenne, lancée collectivement, afin d’obtenir, sans RIP, les 4,8 millions de signatures nécessaires à l’abrogation de la loi et développer ainsi le rapport de force populaire avec le pouvoir.

Depuis le début de l’année, nous avons enregistré plus de 2 000 adhésions avec une accélération liée au mouvement social. Lors de notre 39e Congrès, nous avons affiché notre ambition d’atteindre 10 000 nouvelles adhésions d’ici 3 ans. Une grande campagne de renforcement va être lancée prochainement avec des objectifs chiffrés pour chaque fédération. Des affiches sont d’ores et déjà en cours de finalisation.

Notre force, ces sont nos militantes et militants, retrouvons le geste de l’adhésion, gagnons cette démarche d’un parti encore plus fort pour être toujours plus utile. Comme le disait Pablo Neruda : « Chacun de nous porte en lui un conte de fée, qu’il ne sait pas lire tout seul. Il a besoin de quelqu’un qui, avec merveille et enchantement dans les yeux, le lui lise et le lui raconte. »