Pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens 30 ans après les accords d’Oslo.

Publié le 19 septembre 2023

Il y a 30 ans, le 13 septembre 1993, Israël et l’OLP sous la houlette des Etats-Unis, signaient ce qu’on appellera les accords d’Oslo après une reconnaissance mutuelle.

Ces accords firent naître un immense espoir de paix entre Palestinien·nes et Israélien·nes. Ils permirent de faire reconnaitre par l’ensemble de la communauté internationale, l’existence du peuple palestinien. Les efforts et la ténacité de Yasser Arafat avaient enfin rendu leurs visibilités à la Palestine et aux Palestinien·nes. Et nombre de Palestinien·nes dont les dirigeants de l’OLP, purent aussi revenir des terres dont ils avaient été expulsés en 1948.

Cette « Déclaration de principes sur les aménagements de l’autonomie provisoire » devait se dérouler en deux temps :

• Une première étape de trois ans où Israël devait rétrocéder progressivement et partiellement des territoires occupés à l’OLP

• C’est dans un deuxième temps - de deux ans maximum- que la question de Jérusalem, le droit au retour des réfugié·es, la colonisation, la sécurité et les frontières devaient être traités sur la base du droit international.

Certes, cet accord était un compromis historique. Il laissait de côté de nombreuses questions. L’égalité entre Palestinien·nes et Israélien·nes n’était pas assurée, dans un contexte de dysmétrie de rapports de forces. La souveraineté palestinienne n’était reconnue que sur une petite partie de la Palestine des frontières de 1967 et d’une manière limitée. Mais il ouvrait au moins une perspective politique à une guerre longue et sanglante.

Immédiatement après sa signature, la droite israélienne et les colons firent tout pour le réduire en cendres et conduire à un échec. Cela se traduisit par l’assassinat de Yitzhak Rabin par un suprémaciste juif et l’accélération de la colonisation de terres palestiniennes. Le nombre de colons a ainsi été multiplié par quatre depuis 1993… Par ailleurs, les attentats suicides n’ont pas cessé.

Trente ans après, le gouvernement d’extrême-droite de Benyamin Netanyahou renforce l’occupation israélienne et accélère le mouvement d’annexion pure et simple de la Palestine depuis la loi Etat-nation de 2018. Et c’est le peuple israélien lui-même qui est maintenant visé par sa volonté d’instaurer un régime fondamentaliste.

Une paix juste et durable entre Palestinien·nes et Israélien·nes paraît s’éloigner. Mais cette exigence, ce combat politique pour la paix demeure plus indispensable que jamais. Nous communistes, sommes aux côtés du peuple palestinien qui lutte pour son droit à l’autodétermination. Nous sommes aux côtés du peuple israélien qui lutte contre la politique d’extrême-droite du gouvernement actuel de l’Etat d’Israël.
Le Parti communiste français condamne avec la plus grande fermeté toute forme de racisme et d’antisémitisme d’où qu’elle vienne.


La France et l’Union Européenne ne doivent plus rester silencieuses. Elles doivent agir concrètement. La France doit reconnaître l’Etat de Palestine, aux côtés de l’Etat d’Israël, dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément à toutes les résolutions des Nations unies.

La gravité de la situation est telle qu’il appartient aux Nations unies de décider l’envoi immédiat, sur le terrain, d’une force de protection de la population palestinienne. Des sanctions doivent être prises contre le pouvoir israélien tant qu’il continuera à bafouer le droit international.

Pour ce qui la concerne, l’Union européenne doit décider la suspension de l’accord d’association Union Européenne/Israël. Et la France doit suspendre les accords militaires et sécuritaires bilatéraux avec Israël.

Seuls la justice et le respect du droit international permettront une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens.

Parti communiste français
Paris, 19 septembre 2023