Reprenons le pouvoir sur nos richesses – Extraits du discours de Fabien Roussel - Samedi 16 septembre 2023

Publié le 20 septembre 2023

L’argent mes amis, l’argent, toujours l’argent ! L’argent qu’ils nous volent, siphonné par les banques, les assurances, les fonds de pensions, la logique de profits exclusifs. Voilà le problème ! Pour eux, l’argent, c’est le nerf de la guerre. Mais cet argent est à nous, et il doit devenir le nerf de la paix, de la justice sociale et de la transition écologique. Reprenons le pouvoir sur nos richesses ! C’est par ce moyen que nous pourrons investir dans l’indispensable transition écologique que nous réclamons.

Et, là aussi, c’est une question de classe. Car aujourd’hui, les plus riches sont ceux qui polluent le plus, mais aussi ceux qui souffrent le moins du dérèglement climatique, des inondations, de la canicule, des incendies. Ils n’ont pas de problème dans leur maison climatisée avec piscine et voiture de collection avec jet privé.

En revanche, les petits salaires, les retraités, les étudiants ne sont pas les plus gros pollueurs, mais ce sont eux qui devraient payer plus cher ou se priver de tout, au nom des efforts à faire ! Eux qui devraient subir des attaques comme les ZFE, qui les privent de leurs droits élémentaires comme celui de se déplacer !

Nous mettrons en place des aides et des prêts à taux zéro pour permettre à ceux qui travaillent de pouvoir accéder à la propriété, d’acheter un appartement, une maison ou une voiture non polluante, produite en France.

Oui, les jours heureux, c’est aussi permettre à la classe ouvrière d’être propriétaire de sa maison, tout en luttant contre le réchauffement climatique.

L’argent pas cher, ce n’est pas que pour les riches, on en veut pour nous, pour vivre, se nourrir, se loger, se déplacer.

La transition écologique, que nous appelons de nos vœux, place l’être humain au cœur de ces choix ; elle protège les classes populaires, moyennes et les petites entreprises ; elle passe par une révolution complète de nos modes de production, de déplacement, de logement, et donc par des investissements colossaux.

Oui, il faut consommer moins d’énergie, mais il faut produire plus d’électricité décarbonée. C’est pourquoi j’appelle à ouvrir de grands travaux comme l’installation de nouveaux réacteurs nucléaires dans les centrales existantes. Comme le développement de lignes de fret ferroviaire, tel que le Lyon Turin. De développer des transports moins chers, voire gratuits comme le fait Mickaël Delafosse à Montpellier. D’investir dans la construction de 200 000 logements par an. De créer un puissant service public de l’eau pour en faire un bien commun, au service de tous, des familles comme des agriculteurs.

Et pour cela, nous voulons, comme le GIEC le demande, y consacrer une part plus importante de nos richesses, à hauteur de 6 % du PIB, tous les ans !

Nous présenterons nos propositions pour le climat le 6 novembre prochain. Mais d’ores et déjà je peux vous dire : Il n’y a pas d’économie à faire pour le climat, pas de dette à compter pour la biodiversité ! Car le problème, dans le capitalisme vert, ce n’est pas le vert, c’est le capitalisme !

C’est pourquoi nous mettons autant d’ardeur à défendre une BCE au service du climat et des services publics et qui prête à taux 0% pour financer ces immenses chantiers.

L’argent est là, sous nos yeux, mais il nous coule entre les doigts comme une poignée de sable qu’on tient dans la main.

C’est comme l’inflation : 45 % de l’inflation sont provoqués par les marges des industriels de l’agroalimentaire ! Nous y mettrons fin en garantissant une marge juste de l’agriculteur jusqu’au distributeur, de la fourche à la fourchette, dans chaque filière.

Nous garantirons un salaire pour les paysans et des prix justes pour chaque famille !

Oui, mes amis, je dis : « Debout les damnés de la terre, debout les forçats de la faim. Nous ne sommes rien, soyons tout ! »

Il y a 10 millions de nos concitoyens qui n’ont pas accès aux 5 fruits et légumes par jour, ni à la viande ni au poisson ! Et en même temps, 2 agriculteurs se suicident par jour !

C’est pourquoi je suis pour augmenter notre production agricole et mettre fin aux importations de viande chargées de pesticides, de produits chimiques ou de flotte !

Alors, « dehors les moutons anglais, dehors le bœuf néerlandais, dehors le porc allemand et le poulet belge !

Vive l’agriculture française, vive les paysans ! Vive la gastronomie française !

Et quand je lis des articles qui critiquent la cérémonie d’ouverture de la Coupe du monde de rugby en qualifiant le boulanger, la baguette, le chocolat, le vin de « France rance », et bah moi, je dis que je kiffe cette France, c’est ma kiffrance !

Quant aux assurances et aux banques, au deuxième trimestre 2023 - en trois mois seulement ! - les plus grandes entreprises du monde ont versé plus de 560 milliards de dollars de dividendes à leurs actionnaires. Pour les grands groupes français, avec 142 milliards d’euros de bénéfice en 2022, c’est le jackpot ! Vous y trouvez BNP Paribas, Sanofi, Axa, LVMH, Engie... Elles ont toutes vu leurs dividendes augmentés des deux tiers et elles sont toutes dans le top 20 mondial !

Et il n’y aurait pas d’argent ? En plus, ils touchent de l’argent public mais c’est à nous de payer la dette !

Le bon sens, c’est de contrôler la distribution d’argent public, de taxer les profits et de mieux répartir nos richesses. Et de les faire payer, eux, pour s’attaquer à la dette.

Quand 10 millions de nos concitoyens souffrent de la faim et qu’en face 500 fortunes de France ne savent même pas comment dépenser leur 1 170 milliards d’euros de patrimoine, eh bien oui : on partage, on répartit, on ventile, on disperse, bref, on met la main sur le grisbi !

Nous rétablirons l’ISF.

Nous donnerons des pouvoirs nouveaux aux salariés pour qu’ils participent à tous les choix sur la production et les richesses créées.

Nous mettrons fin à la distribution d’argent public sans aucune contrepartie.

Nous voulons l’égalité salariale entre les femmes et les hommes, maintenant, pas dans 10 ans.

Nous voulons des services publics vivants, humains, pour toutes et tous dans nos communes, dans les écoles, les hôpitaux, la sécurité et la justice.

Nous voulons mettre fin au coût exorbitant du capital pour revaloriser le travail. C’est ça le communisme !

Nous ferons de l’éradication du chômage et de la pauvreté, la priorité de la France des jours heureux. Et nous commencerons par les moins de 25 ans ! Fini le chômage, fini le RSA à vie, fini d’être obligé de quémander des aides !

Les Français veulent du salaire, du respect, de la dignité, car nous ne sommes pas des mendiants, nous sommes des gens dignes qui veulent vivre, vivre heureux, vivre de notre travail !

C’est pourquoi je dis au Président de la République et à Élisabeth Borne après notre longue réunion à Saint-Denis :

N’essayez pas de nous endormir ! Vous nous avez invités à dialoguer ? nous sommes venus. Vous nous avez tendu la main ? alors, ouvrez vos oreilles :

Augmentez les salaires, les retraites et indexez-les sur l’inflation. Bloquez à la baisse les produits de l’alimentation. Baissez les prix de l’essence avec un tarif réglementé. Baissez les prix du gaz et de l’électricité ! Et taxez les profits des profiteurs de crise.

Écoutez une bonne fois pour toutes ce que vous demandent les Français. Et si vous avez un doute, faites un référendum à choix multiples sur le sujet.

Et surtout, je vous le dis comme je leur ai dit à Saint-Denis : n’utilisez plus le 49- 3 !

Je vous demande moins de brutalité et plus de dialogue ; moins d’arrogance et plus de compromis ; moins de présidentialisme et plus de démocratie sociale, avec les syndicats, avec les Français !

Et je demande de donner la parole au peuple à chaque fois que nécessaire. Oui au référendum sur les retraites. Oui au référendum sur le pacte européen budgétaire qui veut nous imposer de nouvelles cures d’austérité !

Quant à nous, si le gouvernement n’apporte pas de réponses dans les prochains jours, dans les prochaines semaines, nous appellerons à des mobilisations partout en France, devant les stations essence, devant les grandes surfaces, devant les préfectures !

Et nous devrons y aller massivement, pacifiquement, en portant des revendications fortes. Car nous, contrairement à l’extrême droite, on n’attend pas les élections pour que cela change. Le changement, on le veut maintenant. Et notre force, elle est tranquille mais déterminée.

D’ores et déjà, nous nous donnons rendez-vous le 13 octobre prochain à l’appel de l’intersyndicale, pour en faire une grande journée de mobilisation contre la vie chère, pour les salaires et les pensions, et nous serons heureux de défiler aux côtés des deux nouvelles responsables syndicales Sophie Binet et Marylise Léon.

Oui, le combat continue, jusqu’à la victoire !

 

Le discours intégral est disponible sur le site du PCF