Sortir du joug patriarcal

En 1960, les sœurs Mirabal sont assassinées parce que femmes et militantes féministes en République dominicaine. En 1999, l’Assemblée générale des Nations unies proclame le 25 novembre journée internationale contre les violences faites aux femmes.

Cette journée donne de la visibilité à la lutte contre les violences : féminicides, violences conjugales, violences sexistes et sexuelles, prostitution, exploitation sexuelle et reproductive, interdiction d’accès à la contraception et à l’avortement, mutilations génitales, mariage forcé, etc.

La violence socio-économique et les inégalités salariales et professionnelles sont des violences qui pérennisent la précarité des femmes et nous confrontent encore à l’assignation à résidence, au plancher collant et au plafond de verre.

Les intégrismes religieux, l’extrême droite et les politiques conservatrices, la crise sanitaire, les crises migratoires et les guerres renforcent ces violences. Nous soutenons les femmes en lutte partout à travers le monde : états-uniennes, ukrainiennes, afghanes, iraniennes… La solidarité féministe et sororale ne connait pas de frontières.

En France, la prétendue grande cause du gouvernement cause toujours. Les associations exercent toujours, souvent bénévolement, des missions de service public auprès des femmes victimes de violences. Les lieux d’écoute, de conseil, d’orientation, d’hébergement et de prise en soin sont trop peu nombreux et inégalement répartis sur le territoire.

La justice peine à être rendue aux victimes. Le Haut Conseil à l’Égalité mettait en lumière une réalité alarmante : 5 ans après le mouvement de libération de la parole #MeeToo, l’impunité reste la norme. Seules 10 % des victimes portent plainte et 80 % des plaintes sans classées sans suite, ne donnant ainsi pas lieu à un procès. Seul 1 % des plaintes pour viol aboutissent à une condamnation pénale. Ces chiffres découragent les femmes victimes de violences à demander justice.

En octobre, le Sénat rendait un rapport inédit « Pornographie : l’enfer du décor » auquel participait la sénatrice PCF Laurence Cohen. Des procès historiques se tiennent en France contre les responsables de cette industrie patriarcale qui banalise la culture du viol et sexualise la violence sexiste, raciale et lgbtphobe. Le lien avec la pédopornographie/pédocriminalité et la prostitution des mineur·e·s est également saillant.

L’industrie porno-criminelle réalise ses profits sur la précarité de ses victimes. Les jeunes filles issues des dispositifs d’aide sociale à l’Enfance et/ou ayant subi des violences intrafamiliales (y compris sexuelles et incestueuses) sont des cibles privilégiées de ces réseaux, dans une logique de continuum des violences, d’exploitation de la précarité et de la fragilité sociale.

Nous militons pour une société libérée des rapports de domination et d’exploitation, afin d’émanciper les femmes et la société tout entière du joug patriarcal nous faisant collectivement progresser vers plus d’égalité, de liberté et de droits.

Shirley Wirden

Membre du Conseil national

 

La commission féministe et la commission de transparence des débats du PCF souhaitent alerter les camarades sur le déséquilibre entre les contributions des hommes et les contributions des femmes dans le cadre de la préparation du Congrès. La part des contributrices est très inférieure.

Nous appelons les camarades à se mobiliser pour que les contributions reflètent la réalité de notre parti et à favoriser la mixité de celles-ci dans les contributions individuelles comme collectives.