Syndicalisme : Menesplier, solidarité

Publié le 06 septembre 2023

Avec la convocation d¹un secrétaire confédéral de la CGT à la gendarmerie, le pouvoir Macron monte d’un cran dans la répression syndicale.

Sébastien Menesplier est convoqué ce jour, le 6 septembre, à la gendarmerie. En cause : une action syndicale des énergéticiens pendant le mouvement des retraites à Annonay, la ville du ministre du Travail Olivier Dussopt. Sébastien est, quant à lui, secrétaire général de la fédération Mine Énergies de la CGT, dont il est aussi secrétaire confédéral depuis le congrès de Clermont-Ferrand.

Le cadre est donc posé. Il ne trompe personne.

Le pouvoir Macron « s¹attaque à la confédération CGT pour la place combative qu¹elle a pris dans la bataille des retraites. Il s¹attaque en particulier à Sébastien Menesplier, syndicaliste de l¹énergie, parce que ce secteur d¹activité a été à la pointe de la mobilisation avec des taux de grévistes particulièrement impressionnants. Alors, s¹attaquer à Sébastien, c¹est s¹attaquer à nous toutes et tous, à celles et ceux qui ont indiqué par millions leur opposition à la réforme des retraites », a immédiatement indiqué publiquement Fabien Roussel, tout en écrivant à la Première ministre pour l¹alerter de la gravité de cette situation inédite et exiger l¹arrêt immédiat de la procédure.

Si la situation faite à Sébastien Menesplier est inédite, c¹est que pour la première fois un syndicaliste est convoqué personnellement à la gendarmerie pour des faits de grève collectifs, comme représentant d’une personne morale. Et il faut remonter très loin dans l¹Histoire pour retrouver un dirigeant de premier plan de la CGT « menacé » de la sorte.

C¹est donc un nouveau cap de franchi : On veut ici faire payer les énergéticiens pour la mobilisation historique qui a été la leur au premier semestre. On pousse aussi les feux dans quelque chose de plus structurel sur quoi les communistes, leurs élus locaux, leurs parlementaires n¹ont cessé d¹agir et d¹alerter.    D¹un même mouvement, ces 15 dernières années il s¹est agi de réduire les droits sociaux des salariés, leur pouvoir d¹action, leur représentation syndicale (avec le cycle de « réformes travail » sous les quinquennats Hollande et Macron, mais aussi celles de l¹assurance chômage, des retraites, ou encore celle dite des « 1 607 heures » dans la fonction publique). Et dans le même temps, les cas de répression syndicale se sont multipliés, en particulier depuis la lutte contre la loi El Khomri en 2016.

À petite touche, le patronat, les directions et les gouvernements au service des puissances d¹argent s¹attaquent aux capacités de lutte et de mobilisations, testant les limites et la résistance des forces sociales organisées. Et pourtant, c¹est bien une immense majorité de nos concitoyens qui se sont reconnus dans la mobilisation courageuse du printemps 2023. Et c¹est précisément pourquoi la coercition, fut-elle aussi provocatrice que celle évoquée ici, ne suffira pas à tenir débout un pouvoir Macron de plus en plus isolé.

Alors oui, les communistes sont et seront de tous les combats pour faire cesser la répression syndicale, pour faire gagner la démocratie sociale, pour défendre les libertés fondamentales et le droit de grève inscrit dans la constitution de notre République.

Et ce 6 septembre où de nombreuses actions sont annoncées pour résister au nouveau cap que veut franchir le pouvoir Macron, nous sommes tous Sébastien Menesplier !

Aymeric Seassau

membre du Comité exécutif national

Pour signer la pétition de soutien : https://chng.it/KqrFNGnVqf