Il y en a qui vraiment ne manque pas de toupet. Exemple : Jacques Julliard. Devenu depuis peu chroniqueur au Figaro, il signe cette semaine une critique sanglante contre « la gauche caviar », ces bourgeois modernes qui ont « les idées à gauche et le portefeuille à droite », qui vivent dans un entre-soi très parisien, qui jouent l’Internationale sur un piano à queue, qui ont cassé le lien entre la gauche et le mouvement social, etc. On pourrait signer son texte, après tout. Et puis on s’interroge : Jacques Julliard ? mais ce n’est pas l’idéologue de la gauche mitterando-rocardienne qui, chaque semaine ou presque, de 1969 à 2010, un bail !, dans « Le Nouvel Observateur » délivra un discours libéral de « gôche », propre à désespérer Billancourt, et systématiquement anticommuniste ? C’est ce vendeur de pacotilles qui se présente aujourd’hui comme un procureur de sa famille social-démocraie ? Etonnant ? comment appeler ce genre d’ »évolution" ? Opportunisme ? ou bien Alzheimer ?

Gérard Streiff