"Contre l’augmentation du coût de la vie : les soins de santé et le logement ne sont pas des marchandises"

Publié le 23 août 2023

L’Europe est un lieu de confrontations considérables entre ceux qui possèdent tout et celles et ceux qui n’ont presque rien. Des conquêtes sociales ont permis aux habitant.es d’accéder à des services indépendamment de leurs ressources. Services publics et protection sociale, sont des salaires différés et socialisés pour la classe des travailleurs et travailleuses.

Ce système est attaqué par les réformes libérales capitalistes et il nous faut être lucides : les institutions européennes, avec la complicité active des gouvernements des états membres, se sont mis au service de cette dynamique et en ont sanctuarisé la logique dans les traités, texte après texte. Les conditions d’accès pour les populations se détériorent, les coûts d’accès augmentent, ce qui dégrade le niveau de vie des habitant.es. L’Union européenne ne peut pas, dans ce cadre, répondre aux besoins économiques et sociaux. Là ; le libéralisme et l’opposition à l’investissement public restent de mise dans la construction européenne au lieu de mettre l’humain au cœur des politiques publiques.

Pourtant de nouvelles potentialités peuvent s’ouvrir, en s’appuyant sur les mouvements sociaux. En Europe, nous vivons un moment de regain des luttes revendicatives sur les salaires, les retraites, le logement, sur les revendications féministes et écologiques. Les mouvements sociaux, constituent des points d’appui très importants.

Hélène Bidard membre du secrétariat politique du PGE, adjointe à la maire de Paris et membre de l’exécutif national du PCF modérait la plénière en présence de William Feys, porte-parole de l’Observatoire de la transparence dans les politique du médicament, et de Christin Pormann, membre du KPO, et élue de LinksWien qui a parlé du marché du logement et des initiatives prises à Vienne.

La pauvreté et l’extrême pauvreté sont largement répandues en Europe, et toutes les politiques publiques doivent être mobilisées pour garantir que ces inégalités scandaleuses soient éliminées. Il est impératif que l’UE adopte enfin une stratégie européenne intégrée de lutte contre la pauvreté, qui s’attaque au problème multidimensionnel de la pauvreté et de l’exclusion sociale.

La pauvreté et l’extrême pauvreté sont largement répandues en Europe, et toutes les politiques publiques doivent être mobilisées pour garantir que ces inégalités scandaleuses soient    éliminées.

Il est impératif que l’UE adopte enfin une stratégie européenne intégrée de lutte contre la pauvreté, qui s’attaque au problème multidimensionnel de la pauvreté et de l’exclusion sociale.

Droit au logement : Le logement est un problème crucial, avec des prix élevés et une pénurie d’offres. La gentrification, l’investissement spéculatif, raréfaction d’un foncier abordable, la diminution des financements publics pour le logement social et l’insuffisance des régulations du marché immobilier sont autant de facteurs qui contribuent à la crise du logement. millions de logements sont vacants, et des bâtiments vides, sans être réquisitionnés. La crise du logement est une conséquence des politiques néolibérales de l’UE et de ses États membres. Les résultats sont : précarité accrue des conditions de logement, augmentation des expulsions, des saisies et du nombre de sans-abri, et gentrification des quartiers. Cette grave insécurité touche plus de 20 % de la population totale en Europe. De plus, le parc immobilier urbain affecte considérablement l’environnement urbain - la régénération et la réduction de la consommation foncière sont une priorité pour la neutralité climatique.

Droit à la santé : Les systèmes de santé dont les hôpitaux, subissent dans tous les pays d’Europe les effets délétères des politiques de contraction des dépenses publiques et voient les critères financiers prendre le pas, dans leur gestion, sur la qualité de la prise en charge des patients, épuisant les salarié.es du secteur et engendrant une perte de sens de leurs professions. L’effort mondial pour développer et distribuer des vaccins a également mis en évidence les défis liés à la coopération internationale et à la propriété intellectuelle dans le domaine de la santé. La pandémie a mis en relief les problèmes associés à l’externalisation de notre industrie et à l’absence de contrôle public sur des enjeux stratégiques tels que la recherche et la production de produits pharmaceutiques, comme les fournitures médicales. Une stratégie source de pénurie. L’oligopole des sociétés pharmaceutiquesleur a permis de tirer des bénéfices énormes de cette pandémie sans qu’elles consentent à accorder un accès universel aux vaccins et médicaments. Le système de recherche biomédicale, pourtant indispensable, est détourné de sa mission de défense de la santé de l’humanité et il est penché uniquement vers la centralité du profit maximum pour l’oligopole pharmaceutique.

William Feys, de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicaments est intervenu sur la nécessité de la démocratisation de l’économie des soins, en promouvant une reconnaissance et une valorisation accrues du travail de soins informels, en soutenant les professionnels, pour un contrôle démocratique de l’industrie pharmaceutique et garantissant son fonctionnement selon d’autres critères que le taux de profit. La création d’un pôle public européen du médicament qui intervient sur l’ensemble du cycle du médicament, des technologies et vaccins à des prix abordables au service de l’humanité. La protection de l’environnement, l’écologie doivent être intégrées dans une stratégie de santé. Le fait d’exiger des brevets gratuits pour les vaccins. Nous avons rappelé notre soutien sans équivoque à la campagne « Pas de profit sur la pandémie ». Et la nécessité de défendre les droits en matière de procréation, de planification familiale libre et gratuite, notamment du droit à l’avortement. Nous voulons que l’Europe retrouve souveraineté et indépendance dans la production des pilules abortives.

Plus globalement, sur tous les services publics, dans tous les domaines, le PGE veut porter pendant la campagne électorale européenne ces propositions :

1. Un investissement massif dans les infrastructures pour renforcer la qualité et l’accessibilité des services. La construction et la rénovation de bâtiments, financées par la BCE en prêtant aux Etats et collectivités à taux 0.

2. Des programmes d’investissement public centrés sur l’environnement, nécessaires pour conduire la transition écologique.

3. Un processus de transformation démocratique. Les usagers, les représentants des territoires doivent avoir des pouvoirs effectifs sur leurs orientations stratégiques, sur les modalités de la réponse aux besoins, sur les moyens matériels et humains à mettre en œuvre, sur l’évaluation des gestions selon des critères d’efficacité collective, sociale et écologique.

4. Des moyens pour la formation des salarié.es, des agent.es des services publics, et des recrutements en nombre, avec des conditions de travail leur permettant d’exercer leurs missions. Ils doivent se voir reconnaître des pouvoirs nouveaux concernant la gestion et les décisions d’investissements et de recherche ainsi que l’organisation du travail.

5. La définition du périmètre et des missions des services publics doit relever des Parlements, voire de la consultation populaire.

6. La création d’un Observatoire des services publics en Europe, indépendant, au sein des instances de la Commission européenne, pour mesurer et évaluer les améliorations ou les détériorations de ces services.

7. Un Fonds européen de développement écologique et social, pour les services publics et pour l’emploi, financé par la création monétaire de la BCE à taux zéro voire négatif, comme l’article 123.2 du Traité de Lisbonne le permet, et doté d’une gouvernance démocratique.

8. Des coopérations européennes de grands services publics nationaux entre eux. Par des approches solidaires, les coopérations en Europe et dans le monde doivent être    encouragées.

Hélène Bidard