Un atout pour le débat des communistes sur nos choix pour les échéances de 2022 !

Le rythme des contributions publiées sur le site réservé à la conférence nationale s’accélère avec déjà plus de 70 contributions individuelles ou collectives, témoignant ainsi de l’intérêt des adhérent·e·s à participer au débat et à se saisir des enjeux des échéances présidentielle et législatives de 2022. La qualité de ces premières contributions, la richesse des enjeux abordés, constituent un véritable atout pour le débat des communistes.

Quelles caractéristiques de la situation politique ?

La domination, et simultanément la profondeur de la crise, du capitalisme qui a atteint les limites historiques de son efficacité, tant pour l’être humain que pour la planète, est largement partagée comme l’idée que cette crise est catalysée par la pandémie mondiale du Covid-19 produisant des épreuves très éprouvantes pour les peuples, conduisant contradictoirement à la perte de repères et à la prise de conscience de la nocivité de ce système, de sa responsabilité dans les immenses régressions en cours, l’explosion de la pauvreté et des inégalités, la casse des services publics, en particulier celui de la santé.

Aucun Président, aucun gouvernement de notre pays ne se sont autant mis au service de la domination du capital que l’exécutif actuel. Des contributions pointent ainsi l’urgence de mettre en lumière le scandale de l’enrichissement d’une minorité d’ultra-riches et d’actionnaires qui tirent profit de la pandémie et de s’attaquer au pouvoir du capital. Car la colère à l’encontre de l’exécutif ne remet pas en cause automatiquement cette domination. À cela s’ajoute une crise démocratique majeure, une rupture de confiance envers les institutions et la représentation politique.

Alors que nous vivons un affaiblissement du mouvement social, nombreux sont les camarades qui insistent sur les potentiels des mouvements récents : mouvement des gilets jaunes, contre la réforme des retraites, pour la défense des services publics, notamment de la santé et de l’école, la défense des libertés, les luttes contre les PSE, mouvements féministes, mobilisations pour le climat, mobilisation de jeunes et étudiant·e·s contre la précarité...

Si des divergences s’affirment sur l’appréciation des contenus portés par les différentes forces de gauche et le niveau de convergence de leurs projets respectifs avec le nôtre, le fait que le PCF est une force centrale à gauche, qui parle à toutes et tous, est largement partagé.

De nombreux camarades pointent le danger des glissements réactionnaire et autoritaire actuels. Pour certains la situation politique est plus instable que jamais et il ne faut pas conditionner nos choix au risque d’un duo Macron-Le Pen au second tour, duo rejeté par une majorité de Français. D’autres considèrent à l’inverse que nous ne pouvons pas nous déterminer sans prendre en compte le fait qu’un tel duo au second tour est le scénario le plus probable, malgré ce rejet, l’une comme l’autre dispose d’un socle électoral solide.

Quels objectifs pour les échéances de 2022 ?

L’enjeu de faire reculer l’abstention et de remobiliser les catégories populaires et le monde du travail est partagé.

L’ambition également de porter un message d’espoir aux échéances de 2022. De quelle nature ?

Un message qui batte en brèche l’idée que veulent imposer les puissants de l’impossibilité d’une alternative au capitalisme, s’opposant à la soumission des peuples et à des aménagements qui ne visent qu’à maintenir l’exploitation et la domination.

Un message qui contribue à nourrir les luttes d’une visée d’avenir, porte l’ambition d’une sortie du capitalisme et dessine un post-capitalisme, le communisme que nous voulons, en faisant progresser un projet en rupture avec les logiques capitalistes, marqué par des transformations radicales.

Et un message qui affirme le besoin d’une alternative à Emmanuel Macron pour notre pays, l’Europe et le monde, le refus des solutions de droite et d’extrême droite, le besoin qu’une gauche combative l’emporte à la présidentielle et aux législatives avec un PCF renforcé et la nécessité d’une nouvelle majorité politique de gauche.

Comment mettre en œuvre ces objectifs ? L’heure des choix !

Sur la démarche stratégique, il y a convergence sur plusieurs idées fortes : l’importance du projet et la nécessité de ne pas se rallier ou s’allier autour du plus petit dénominateur commun ; l’exigence d’une démarche collective qui n’alimente pas l’idée d’hommes ou de femmes providentiel·le·s mais s’ancre dans les exigences populaires et les luttes ; faire que les candidatures présentées par le PCF soient irriguées par les mouvements sociaux et citoyens.

Le débat montre cependant différentes appréciations du rôle que doit jouer le PCF dans la bataille politique et idéologique et de sa capacité à peser dans le débat public, des grands axes du projet qu’il doit porter, ou encore du sens de la nouvelle majorité politique à construire.

Aussi des divergences s’affirment naturellement sur le choix à faire pour l’élection présidentielle. Des camarades affirment l’atout que constituerait une candidature communiste à l’élection présidentielle pour porter les objectifs précités et une démarche qui renforce l’influence du PCF et la possibilité d’une victoire de la gauche, quand d’autres pensent qu’elle serait un obstacle à rassembler tout ou partie de ses forces sur un programme de rupture, seule condition possible à leur avis d’une victoire. Dans l’un ou l’autre choix, la difficulté de faire progresser la gauche est pointée, soit dans la concurrence des candidatures qui serait rejetée par les électeurs de gauche, soit dans l’absence de candidature communiste et donc de point d’appui dans le débat public sur le projet d’une alliance qui ne serait pas en capacité de mobiliser.

Sur la question gouvernementale, un camarade porte l’idée d’un gouvernement de transition pour aller vers une 6e République, issue d’une réflexion commune d’acteurs politiques et sociaux, composé de personnalités de toutes les forces auxquelles ils ou elles adhèrent, fondé sur le respect de chaque partie prenante, pour sauver et réinventer le modèle de société qu’ont porté des femmes et des hommes ayant œuvré à de grandes conquêtes tel Ambroise Croizat.

Concernant les législatives, les camarades pointent l’importance de lier cette échéance à notre choix, pour la présidentielle, car les législatives sont une échéance également décisive pour la politique du pays, l’identification et la perception de l’utilité de notre parti à l’échelle nationale. Le besoin aussi de faire grandir l’idée que l’élaboration des lois doit se faire avec l’implication populaire. L’idée enfin que nous pourrions engager dès maintenant le travail sur un contrat de majorité de gauche, en initiant les constructions politiques nécessaires dans chaque circonscription législative et travailler à ce que les rassemblements qui en résultent soient mis en avant dans la campagne présidentielle.

Le débat est en cours et d’autres avis se font jour. Concernant les échéances de 2022, la résolution votée au Conseil national du 30 janvier appelle « les communistes à s’emparer des enjeux de ce rendez-vous politique, qui sera décisif pour notre parti ».

À nous, collectivement, de poursuivre le débat et d’élargir le nombre de communistes parti-prenant de celui-ci. La décision - le positionnement final de la conférence nationale puis de tous les communistes - doit reposer sur un effort de démocratie interne inégalé. 

Marie-Jeanne Gobert, membre du CEN

 

Les contributions à la conférence nationale des 10 et 11 avril 2021 peuvent être déposées dans l'Espace contributions du site de la conférence nationale : https://conference2022.pcf.fr ou adressées par courriel à [email protected]

Toutes les contributions seront transmises à la Commission du texte et seront publiées sous la responsabilité de la Commission de transparence des débats.