Un parti toujours plus féministe

Publié le 13 décembre 2023

150 camarades venues de 47 fédérations et aux parcours divers étaient réunies pour la constituante de l’Assemblée des femmes ce samedi 9 décembre au siège à Colonel-Fabien. Annoncée par Fabien Roussel au Congrès de Marseille, cette assemblée avait pour objectif de réfléchir ensemble aux solutions et propositions en matière de féminisation du Parti, politique de cadres et contenus programmatiques.

Notre féminisme est ancré au cœur de notre projet politique communiste qui propose une société de justice sociale, partage et égalité, face à une société capitaliste et patriarcale fondée sur les rapports de domination et d’exploitation.

Quelques mots de soutien à notre démarche ont été envoyés par Éliane Assassi, ex-présidente du groupe communiste au Sénat, Maité Moila, responsable des relations internationales du PGE, et Myriam Lebkiri, secrétaire confédérale de la CGT à l’Égalité.

Léon Deffontaines, notre tête de liste aux élections européennes, a porté un discours, salué des camarades, en assurant de son engagement à porter notre programme féministe lors de ces élections, notamment autour de la clause de l’Européenne la plus favorisée portée par l’association Choisir la cause des femmes, fondée par Gisèle Halimi. Nous étions d’ailleurs à Nantes le 5 décembre pour assurer une nouvelle fois de notre soutien à cette clause.

Michelle Demessine, ancienne ministre communiste et ancienne présidente de l’Union des femmes françaises, nous a fait le grand honneur de sa présence et d’une intervention marquante sur son engagement féministe profondément ancré au cœur des luttes. Elle a défini le féminisme comme « un combat dans le combat », en affirmant que « ce sont les femmes qui m’ont faite ». Michelle Demessine a rappelé l’importance de porter la mémoire des modèles d’engagement tels que Martha Desrumaux ou Marie-Claude Vaillant-Couturier. Telle est d’ailleurs l’ambition du projet de transversalité travaillé entre les commissions Droits des femmes et Mémoire.

Les ateliers de la matinée sur la prise de responsabilité des femmes au sein de notre parti ont permis aux camarades de s’exprimer sur les obstacles rencontrés et les leviers mis en place pour les dépasser, dans la perspective d’une mutualisation de leurs expériences diverses : gardes d’enfant, maitrise des temps de parole, organisation des réunions, parité... Si les difficultés sont encore présentes, notamment en raison d’un sexisme qui perdure et de la difficile conciliation entre vie professionnelle, vie familiale et engagement, les évolutions sont notables et les potentiels d’amélioration sont présents. Il s’agit désormais de les harmoniser et les déployer à l’ensemble des fédérations.

Les ateliers de l’après-midi ont porté sur les services publics, la solidarité européenne et internationale, l’adhésion et le militantisme dans les zones rurales, les quartiers populaires, sur les lieux de travail. Sont ressorties de nombreuses propositions pour porter encore plus haut et fort nos luttes sociales féministes. L’atelier consacré aux services publics a émis l’idée d’une grande bataille nationale sur le sujet. Fil conducteur de la feuille de route de la commission Droits des femmes, les services publics sont bien une condition de possibilité de l’égalité sur l’ensemble du territoire. Les femmes sont les premières à subir leur dégradation. Un compte rendu des ateliers est en cours de rédaction.

Les camarades ont manifesté un fort enthousiasme à l’issue de cette journée. Beaucoup ont rapporté avoir apprécié d’avoir le temps d’échanger ensemble et de se connaitre dans un cadre qui leur était dédié. Fabien Roussel a annoncé sa volonté de doubler le nombre de participantes pour la prochaine édition et d’en faire un temps fort annuel. Il a déclaré « faire du PCF un parti toujours plus féministe. Nous avons encore à avancer. Et nous prenons des dispositions. Nous devons aussi réfléchir au PCF comme outil de lutte pour toutes les femmes du pays », soutenant ainsi les rencontres «Au bonheur des femmes» organisées par la commission Droits des femmes du PCF sur l’ensemble du territoire afin d’aller à la rencontre de toutes les femmes, en particulier les plus précaires, celles qui ont un intérêt direct à un changement de société. Il a conclu en rappelant notre engagement à la révolution féministe, au bénéfice du progrès social et de la paix, et a appelé à soutenir le mot d’ordre de la CGT pour le 8 mars à venir : « Un jour sans nous ». Il semble qu’une grève se prépare camarades !

Shirley Wirden

membre du CEN

Article publié dans CommunisteS, numéro 976, du 13 décembre 2023.