Le 16 juin est la journée internationale des travailleuses et travailleurs domestiques.

Publié le 16 juin 2023

Date anniversaire de la convention 189 votée par l’Organisation internationale du Travail en 2011, la France n’a toujours pas ratifié cette convention consacrée à l’encadrement de ce secteur de travail pour des conditions de travail décentes.

La convention précise que « le travail domestique continue d’être sous-évalué et invisible et qu’il est effectué principalement par des femmes et des jeunes filles, dont beaucoup sont des migrantes ou appartiennent aux communautés défavorisées et sont particulièrement exposées à la discrimination liée aux conditions d’emploi et de travail et aux autres violations des droits humains ».

L’OIT estime en effet que le travail domestique est composé à 80% de femmes. Dans ce secteur, le mépris de classe se lie aux préjugés sexistes et racistes. La charge domestique d’un foyer, l’aide à la personne, la garde d’enfants, sont associées à une vertu naturelle féminine et non à un savoir-faire professionnel, contribuant ainsi à dévaloriser les conditions salariales.

La persistance des inégalités salariales femmes-hommes dans tous les secteurs de travail et le défaut de services publics dédiés à ces missions engendrent une précarisation de millions de femmes, les contraignant à des contrats de travail précaires, temps partiels, journées discontinues et horaires atypiques, au détriment de leur santé.

Tous les métiers du secteur ont en commun un risque fort de troubles musculo-squelettiques, d’accidents et de maladies, dû par exemple aux nombreux trajets réalisés, au port de charges répétitif, aux postures inconfortables, à l’hyper-mobilisation des membres et du dos et à l’exposition à des produits polluants et toxiques. En lien avec l’absence de reconnaissance des compétences nécessaires, cette pénibilité est sous-évaluée et les politiques de prévention de santé au travail concernant le secteur des activités de service sont insuffisantes. Les maladies professionnelles déclarées par des femmes ont explosé de 400% entre 2001 et 2019 dans les activités de service, santé, action sociale, nettoyage et travail temporaire selon l’Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail.

Nous appelons ainsi à la ratification de la convention 189 de l’OIT, à l’impulsion d’une réelle politique de prévention de la santé au travail pour l’ensemble de ces travailleurs et travailleuses, à la lutte contre les trafics d’êtres humains et l’esclavage moderne, à la régularisation des travailleurs et travailleuses dits sans-papiers et à la mise en place de services publics de la petite enfance, de l’aide à l’autonomie et du grand âge à la hauteur des besoins de notre société.


Le Parti communiste français
Le 16 juin 2023