39e Congrès - Commission des candidatures - Rapport de Pierre Lacaze

Dernière matinée de congrès, dans cette belle ville de Marseille, avec un débat important, celui de notre future direction. Ce débat est souvent compliqué car il porte sur des noms, et que toujours tous les candidats et candidates ne sont pas retenus.

Je souhaite d’abord saluer l’engagement de tous les membres du Conseil national sortant à qui je rends hommage pour le travail réalisé depuis 4 ans, voire beaucoup plus pour notre parti. La situation actuelle du Parti, sans mettre de côté nos débats fraternels mais parfois vifs, est le résultat du choix des communistes en 2018 et du travail de celui du Conseil national.

Notre proposition est le fruit du débat collectif de la commission, mais c’est une proposition faite à partir du choix des communistes dans tout le pays. À ce titre, il faut saluer le travail des fédérations, des secrétaires départementaux et des directions départementales. Et je veux souligner le travail de tous les membres de la commission des candidatures.

Comme vous l’a indiqué Sandra, la proposition de 182 noms que nous portons à vos débats et suffrages aujourd’hui est donc bien le fruit d’un long processus de travail collectif.

La proposition de liste que nous vous soumettons est celle adoptée par la très grande majorité des fédérations par leur représentant dans la commission de candidatures. Avec Sandra nous avons fait un choix dès la première réunion, c’est de travailler avec l’ensemble de la commission avec toutes les fédérations, sans réunir la commission des candidatures du Conseil national sortant, car nous n’en avons pas eu besoin. À chaque étape, une large majorité a décodé de la méthode de travail, des critères et des noms.

Pour notre 39e Congrès, avec la proposition de Fabien Roussel comme secrétaire national, nous avons réussi collectivement à proposer une liste qui obtienne l’assentiment de la grande majorité de nos camarades, au point de ne pas avoir de liste alternative. Je veux insister sur ce point. Sandra a indiqué que la liste proposée, après avoir obtenu 70 % des voix de la commission mardi dernier, a obtenu avant-hier soir 87 %. C’est un résultat qu’il faut entendre : l’approbation de 87 % de nos fédérations. Mais notre première satisfaction c’est le fait que nous ayons une liste commune. C’était, au-delà de la question du respect de nos statuts, le premier objectif de la commission. Ce premier critère, qui était le rassemblement des communistes, nous y sommes arrivés ; et ça a demandé du travail, de nombreux échanges dans notre commission avec les fédérations et avec les commissions de travail du Parti. Dès mardi dernier, avec un vote très majoritaire, nous savions que nous répondions à cet objectif. Et vendredi, quand aucune liste alternative n’a été déposée, ce fut la confirmation que nous avions rassemblé.

Nous ne sommes pas un parti à tendances. Nous ne fonctionnons pas dans un rapport de force entre nous. Bien au contraire, nous construisons le rassemblement de tous les communistes sur une proposition commune. Et le fait de ne pas avoir de liste alternative a été une appréciation très positive de notre commission. Car si nous avions mal travaillé, si 10 % de notre parti et une part importante de fédérations ne s’étaient pas retrouvés dans la proposition, alors nous aurions eu sur la table une liste alternative.

La liste proposée aujourd’hui est le résultat de tout le travail de la grande majorité de la commission. Avec le respect des critères que nous nous étions donné.

D’abord, avec le renouvellement du CN, près de 55 % de renouvellement. 55 % c’est important et c’est un signe de vitalité, tout en gardant l’expérience de 45 % de sortants qui sont à nouveau proposés au CN. Ça veut dire que l’on va avoir un apport de nouveaux dirigeants, nouveaux élus, nouveaux responsables de fédérations de commission de travail qui sont l’avenir de notre organisation. Des camarades qui, suite aux indications de la commission, souhaitent s’investir dans une direction nationale pour mettre en œuvre les choix du Congrès pour mieux travailler dans un Conseil national plus efficace, où chacun pourra prendre sa place de dirigeant.

Un tel renouvellement est inédit dans notre parti. Je vous demande de le noter et de le prendre positivement. C’est un effort de la commission et des fédérations de retenir de nouveaux candidats, parfois au détriment de plusieurs camarades membres du CN sortants pour certains depuis de nombreux mandats, qui se présentaient et voulaient être sur la liste, ou d’autres qui laissaient la place. À ce titre, c’est connu dans la fédération de Paris mais je veux l’indiquer à l’ensemble du congrès, Pierre Laurent, qui n’est pas proposé, n’a pas candidaté pour le CN et a souhaité ne pas être candidat après des dizaines d’années consacrées à notre parti.

Ce critère de renouvellement était pour la commission important, tout en souhaitant avoir aussi un équilibre avec des camarades qui renouvellent leur mandat. Nous avons dû parfois, pour y arriver, choisir préférentiellement de nouvelles candidatures. Je crois que ce renouvellement correspond aussi à ce que nous vivons dans le Parti depuis 2018 avec l’arrivée de nombreux jeunes cadres.

Aujourd’hui, nous ne vous avons distribué comme traditionnellement que la seule liste des candidatures proposées, mais je veux ici saluer l’ensemble des candidatures qui nous sont parvenues, les 250 ; toutes étaient de qualité. Toutes les fédérations et les communistes, mercredi dernier, ont eu connaissance des candidatures non retenues et il n’y en a pas eu d’autres depuis.

Nous avons souhaité, dès le début de nos travaux, mettre en place un deuxième critère, celui d’avoir un Conseil national moins important en nombre que le précédent qui était de 190 membres. C’est pourquoi nous avions proposé mardi 176 noms, avec au bout des débats 181 noms votés par la commission et qu’avant-hier soir nous avons voté sur 182 noms. Nous considérons ce chiffre déjà très important, voire trop important, car la majorité des fédérations souhaitaient être plutôt autour de 170.

Nous pensons que nous ne devons pas agrandir encore le CN, alors que depuis deux réunions une minorité de camarades veulent rajouter sans arrêt des noms, disant que 184 c’est proche de 182, ou 188 proche de 184, ou 192 proche de 188… Nous avons décidé, à plus de 80 %, de dire qu’il fallait assumer de ne pas augmenter la liste sans arrêt et de ne pas accepter l’ensemble des candidatures. Sur toutes les candidatures non retenues nous avons donné les arguments et nous pourrons le faire à nouveau. Mais nous considérons que nous sommes d’ores et déjà avec un nombre trop important, qui ne peut pas voir de nouvelles candidatures se rajouter sans qu’il y ait des propositions en même temps pour enlever des camarades à parité. Avoir un nombre de membres du CN moins important que le précédent est aussi dans cette proposition un objectif atteint.

Avec le renouvellement, nous avons réussi à tenir un autre critère de la commission. Celui du rajeunissement de notre Conseil national, qui passe d’une moyenne d’âge de 52 ans à une moyenne de 48 ans. Une baisse de 4 ans, tout en gardant dans le CN des camarades plus âgés que d’autres, souligne l’entrée importante de jeunes dirigeants.

Nous avons dans ce CN neuf parlementaires, 4 députés en plus de Fabien et 4 sénatrices, de nombreux maires de plusieurs grandes villes, des élus régionaux, départementaux et municipaux, comme nous avons de nombreux responsables syndicaux et associatifs. Nous avons travaillé en lien avec les besoins nationaux du Parti pour traiter des différents sujets avec la commission féministe, économie, énergie, formation, lgbt plus, entreprises, agriculture, santé, protection sociale… pour que des camarades soient présents pour apporter sur ces questions. Dans la grande majorité des cas, les propositions des commissions se sont faites en lien avec les propositions des fédérations, mais parfois sans que ces choix soient validés par les fédérations. Là aussi, dès la première réunion, si conformément à nos statuts nous avons construit cette direction avec les fédérations, nous avons aussi considéré que des candidatures pouvaient être proposées par la commission, même contre l’avis de la fédération. Nous proposons une direction nationale, pas une représentation des fédérations. On est proposé par sa fédération ou une commission, mais on est après dirigeant national à part entière.

Aujourd’hui, la quasi-totalité des fédérations se retrouvent dans cette liste et certaines n’ont pas de représentants. 69 départements sont représentés, 27 ne le sont pas. Mais parmi ceux-ci 19 n’avaient pas fait de propositions, dont la Corse pour laquelle, au vu des débats actuels, nous pensions important politiquement d’avoir un membre du Conseil national. Nous sommes, sur le nombre de départements, dans la même situation que le CN précédent, et nous avons aussi un renouvellement des départements qui n’ont plus de membres du CN. Certains en avaient et n’en ont plus, d’autres n’en avaient pas et en ont. Nous avons travaillé à une nouvelle représentation territoriale de notre CN, mais sans vouloir avoir tous les départements et en conservant le fait que les secrétaires départementaux seront invités au Conseil national avec la prise en charge des frais d’hébergement et de déplacements.

Chaque fédération de fait participera des travaux du CN. Il y a 40 secrétaires départementaux dans la proposition faite, mais toutes et tous ceux qui n’y sont pas participeront de fait comme invité. Cela a conduit, il faut le dire, dans nos choix à écarter de fait beaucoup de secrétaires départementaux, surtout des hommes mais aussi des femmes. Sur les 250 candidatures reçues, nous avions plus d’hommes que de femmes. La réflexion très majoritaire de la commission dès la première réunion fut d’abord de travailler à équilibrer dans le Conseil national le poids de la région parisienne et celui des autres régions, et en indiquant que malgré les particularités liées à la présence en RP de nombreux dirigeants, il y avait aussi de nombreux dirigeants importants dans les autres régions. Nous avons de fait imposé un effort aux départements d’Île-de-France qui, en l’acceptant ou en le combattant, ont vu leur représentation diminuée, avec aujourd’hui 32 % du CN issus de l’Île-de-France contre 40 % au mandat précèdent. Et nous avons aussi rééquilibrée la représentation des autres régions, notamment des Hauts-de-France et la Bretagne. Ce choix conduit à des tensions avec des fédérations d’Île-de-France mais nous l’assumons. Et je veux saluer la responsabilité aussi de très nombreux dirigeants de la région parisienne qui ont accompagné ce choix de diminution proposée par la commission.   

Suite aux débats de mardi dernier, dans le respect de nos critères la commission a modifié à la marge la liste samedi soir, proposant d’intégrer deux hommes de la région parisienne, l’un proposé par la fédération de Seine-Saint-Denis, militant associatif sur les migrations, Makendie Toupuissant, et l’autre refusé par la fédération du 93 mais membre du Conseil national sortant et ouvrier artisan, profession peu représentée dans notre direction, Gilles Gourlot. Le choix majoritaire de ne pas rajouter de noms sans en enlever nous a conduits à retirer la candidature de Jeff Lair, qui n’était pas une candidature retenue par la fédération des Hauts-de-Seine mais que nous avions sollicitée comme syndicaliste. Ce choix correspondait au débat sur les candidatures hommes d’Île-de-France. Comme pour d’autres régions d’ailleurs où nous n’avons pas retenu de candidatures hommes, voire de femmes, pour ne pas avoir une liste qui n’en finit plus d’augmenter. Nous avons eu au cours de nos nombreuses réunions le débat sur tous les noms. Ce matin nous allons poursuivre ce débat.

Nous considérons que la proposition votée à 87 % par la commission correspond aux critères de travail qu’attendaient les communistes. Il s’agit d’une liste représentative de notre parti. Nous avons dans cette liste la totalité de notre diversité d’opinions ou d’analyses, avec une très grande majorité de camarades qui ont soutenu la base commune du Conseil national, mais aussi la représentation de ceux qui soutenaient un autre texte. Nous avons une majorité écrasante, quasi 100 %, de dirigeants qui ont soutenu la campagne de Fabien, mais aussi certains qui ont eu des doutes, voire d’autres positions. Notre choix a été de représenter tout le Parti au travers de cette liste pour le CN.

Nous vous proposons un choix de rassemblement pour aller de l’avant, sans oublier nos différences, mais sans éléments aussi de représentation de tel ou tel courant. Nous avons refusé ce type de démarche qui ne correspond pas à la démarche d’élaboration de notre direction. Nous proposons une direction dont chaque membre connait l’objectif pour toutes et tous, celui de mettre en œuvre nos choix de congrès avec Fabien Roussel comme secrétaire national. Nous souhaitons qu’en cohérence les membres de cette liste la soutiennent, avec la grande majorité des fédérations qui s’y retrouvent, et je vous invite, pendant le débat et lors du vote, à apporter massivement vos interventions et vos votes en faveur de cette liste.