39e Congrès - Retour sur la deuxième journée

Les débats du 39e Congrès du Parti communiste français s’ouvrent samedi sur un enjeu de taille : l’analyse des transformations climatiques et écologiques.

Le chapitre II de la proposition de base commune travaille cette question sous le prisme de l’Anthropocène. Les congressistes s’interrogent : ne devrait-on pas plutôt parler de capitalocène ? Si capitalistes et travailleurs, pays du Nord et pays du Sud ne partagent pas la même responsabilité dans la transformation du climat, la commission tranche en faveur du premier concept, plus solide sur le plan scientifique. Les congressistes votent largement en faveur de cette position.

Les délégués sont amenés à se prononcer sur la nature du chemin communiste. L’idée d’un «communisme déjà là» définissant les conquêtes sociales est largement rejetée. La qualification de la transition vers le communisme sous le nom de «socialisme» suscite un grand débat, mais les congressistes décident de reporter la discussion pour mieux travailler le sujet.

Cette intense journée se termine par le débat sur la stratégie de rassemblement portée par le PCF. Évidemment, la question de la Nupes agite les discussions, mais une unité se dégage très largement autour de deux éléments essentiels : ni fusion, ni absorption ! Pour le Congrès, l’unité de la gauche et des forces de progrès social ne saurait se résumer au cartel électoral de la Nupes. De nombreuses interventions appellent à un «élargissement» de ce cadre, en cohérence avec la résolution proposée par Fabien Roussel et adoptée le premier jour du Congrès.

Les débats de la journée se clôturent par une discussion sur la stratégie à adopter pour les élections européennes 2023. Si des délégués plaident pour l’affirmation dès maintenant d’une liste communiste pour cette échéance, le congrès affirme que le PCF «a vocation à présenter une liste de rassemblement» et se donne rendez-vous à l’automne 2023 pour une conférence nationale qui permettra d’affiner ce choix.

À la mi-journée, Hélène Bidard, responsable en charge du féminisme au PCF, et Fabien Roussel interviennent sur la question de la lutte pour les droits des femmes. Hélène Bidard met en avant la nécessité d’un «féminisme de lutte des classes», débattu la veille dans la première partie du texte d’orientation. Elle y réaffirme ensuite l’importance de la lutte contre toute forme de violences sexistes et sexuelles dans le Parti à travers le dispositif «tolérance zéro». Fabien Roussel insiste sur la nécessité d’une véritable politique de cadre féministe, et annonce la tenue d’une conférence nationale annuelle réunissant les cadres femmes du mouvement pour faire le bilan et fixer les objectifs en terme de féminisation du Parti.

La journée est aussi marquée par des interventions d’acteurs de la vie politique locale.

Benoît Payan, maire de Marseille à la tête d’une large coalition de gauche, s’exprime à la tribune du Congrès. Rappelant que le premier congrès du PCF s’est tenu dans la cité phocéenne en 1921, il exprime son attachement aux combats portés par le Parti. Il salue chaudement l’action des élus communistes de sa majorité, preuve pour lui qu’il est possible de réaliser l’union de la gauche tout en préservant les spécificités et les orientations politiques de chaque parti politique.

Léo Purguette, président du journal La Marseillaise, relate l’immense travail effectué depuis quelques années pour remettre sur pied ce journal de la Résistance. Dans une intervention pleine d’émotion et d’optimisme, il raconte la place essentielle et si particulière qu’occupe le journal dans les luttes locales et trace les perspectives de développement de celui-ci : version en ligne, bataille de l’abonnement et développement dans d’autres départements.

Enfin, Otto Vaillant, ambassadeur de Cuba, et Hala Abou-Hassira, ambassadrice de Palestine, se témoignent mutuellement leur solidarité et remercient le PCF pour son engagement contre le blocus de Cuba, la colonisation et le régime d’apartheid de l’État israélien contre le peuple palestinien. Ils sont acclamés sous des «Cuba sí, Yankee no !» et «Palestine vivra, Palestine vaincra !» Une campagne de solidarité politique et matérielle contre le blocus de Cuba est annoncée. 

Léo Garcia