« Contre la réforme des retraites, engageons toutes nos forces ! »

Igor Zamichiei , membre du CEN, coordinateur de l’exécutif, répond aux questions de CommunisteS

Comment se prépare la journée du 5 ? Où en est la mobilisation ?


Le 5 décembre va être l'événement social de ce quinquennat. Des millions de nos concitoyens sont en train de prendre conscience de la régression immense que constitue le projet de réforme des retraites de Macron. Cheminots, enseignants, étudiants, personnels de santé, policiers, éboueurs, avocats… la mobilisation est en train de s'étendre à tous les secteurs. Les syndicats nous font part d'un niveau de mobilisation exceptionnel pour les manifestations partout en France, comme à Marseille ou encore en Île-de-France. Le Parti est totalement engagé dans cette bataille parce que c'est la Sécurité sociale elle-même, créée par le ministre communiste Ambroize Croizat, qui est menacée. L'immense majorité de nos concitoyens subirait un effondrement de leur niveau de pension si nous ne mettons pas en échec ce projet. Depuis des mois, à partir du travail d'un collectif national dédié, la direction du Parti prépare ce rendez-vous. Fabien Roussel s'est adressé récemment aux communistes pour rendre compte de ce travail et annoncé la mise à disposition des adhérent.e.s de matériels pour aller à la rencontre des Français.e.s. Depuis plusieurs jours toutes les fédérations travaillent à la réussite des manifestations du 5, à l'élargissement de la mobilisation, à la présence forte et visible de notre parti, au renforcement de notre organisation.

 

Quel est l'enjeu de ce projet ?
Quelle alternative y opposer ?


Il faut prendre la mesure de la régression que veut imposer le gouvernement. C'est une réforme à contresens de l'histoire de notre pays. Quatre mesures de ce projet vont être particulièrement dévastatrices : le plafonnement à 14 % du PIB des ressources publiques affectées aux retraites, l'instauration d'un âge pivot, la modification possible à tout moment de la valeur du point et le calcul de la pension sur l'intégralité de la carrière vont conduire à des baisses de pensions très importantes dans le privé comme dans le public. Pour ne prendre que deux exemples : Les femmes qui ont plus souvent des carrières hachées et subissent des temps partiels imposés vont être particulièrement touchées ; les enseignant.e.s pourraient perdre quant à eux entre 300 et 900 euros de retraites avec ces nouvelles règles. Le PCF oppose à ces mesures un projet qui constituerait une réelle avancée de civilisation avec un haut niveau de pension pour toutes et tous garanti par de nouveaux droits : une retraite à taux plein à 60 ans, aucune pension inférieure au smic revalorisé, un système qui prend en compte les périodes de formation, de chômage et d'implications familiales, une réelle prise en compte de la pénibilité au travail, la liberté pour celles et ceux qui voudraient partir plus tôt ou plus tard. Ce projet est entièrement financé par les nouvelles ressources que généreraient la création d'emplois durables et qualifié, l'augmentation des salaires et l'égalité femmes-hommes, la modulation des cotisations patronales et la mise à contribution des revenus financiers.

 

Quelles suites à la journée du 5 ? Quelles initiatives du parti ?


Au plan national, l'enjeu est de faire progresser une alternative politique qui ouvre une perspective au mouvement social. L'alternative à ce projet est décisive pour l'alternative politique au duo Macron-Le Pen qui domine aujourd'hui. C'est la raison pour laquelle le PCF a pris l'initiative de réunir le 11 décembre prochain toutes les forces de gauche et écologistes lors d'un meeting à la Bourse du travail de Saint-Denis. Ce rassemblement est un formidable signal d'espoir pour celles et ceux qui luttent. En lien avec le mouvement social, il peut contribuer à mettre en échec le projet présidentiel et à poser les bases d'une alternative de transformation sociale et écologique de notre pays. Et partout en France, l'action des organisations du Parti va être essentielle pour convaincre et rassembler. Fabien Roussel a appelé les communistes à aller aux portes de 1 000 entreprises et lieux de travail pour dialoguer avec les salarié.e.s. Cette démarche inédite, dans le prolongement de nos décisions de congrès, doit permettre d'unir les travailleurs.euses que le pouvoir s'acharne à diviser, contribuer à leurs luttes par nos propositions, proposer l'adhésion à notre parti et renforcer notre organisation dans le monde du travail. Parallèlement de nombreuses actions peuvent être organisées localement : formation des communistes sur le projet de réforme et notre contre-projet pour nourrir leur intervention ; soutien humain et financier aux grévistes, élaboration de matériels locaux destinés aux secteurs en lutte dans nos départements ou encore organisation de réunions publiques d'information ou de débats contradictoires. Enfin, ce mouvement social peut être un atout important pour nos campagnes municipales car il y a un lien concret entre la dénonciation de ce projet et les politiques municipales innovantes que nous menons pour le pouvoir d'achat, en direction des retraités et pour le développement des services publics.