Élections en Turquie : la bataille continue, l’espoir demeure

Les élections présidentielles et législatives en Turquie sont des échéances décisives pour l’avenir démocratique, social et laïc du pays et sont particulièrement importantes dans le contexte de guerre et de tensions dans lequel le monde est plongé. Le Parti communiste français les suit avec une grande attention. Des élus et militants ont, à cet égard, été dépêchés en Turquie pour observer les opérations électorales.

L’ensemble des bulletins ne sont pas encore comptabilisés, plus de 12 heures après la clôture du scrutin. Une tendance se dégage cependant : un second tour sera organisé pour l’élection présidentielle, tandis que le parti du président Erdogan, l’AKP, recule tant en pourcentage qu’en nombre de députés. Il ne pourra compter sur une majorité parlementaire qu’à la faveur du soutien de son allié d’extrême droite, le MHP.


Le président sortant a tenté de préempter la victoire dans un discours à ses militants où il a, de nouveau, assimilé l’opposition au terrorisme. Pourtant, la mobilisation exceptionnelle du peuple de Turquie, la participation record, des femmes et des jeunes -6 millions de primo-votants- a permis de porter l’opposition à un niveau électoral inédit depuis l’accession au pouvoir de l’AKP. Cette mobilisation est d’autant plus remarquable qu’elle fait suite à une campagne inéquitable où le gouvernement a usé d’une presse aux ordres et des moyens de l’Etat à son profit. Le PCF salue cette mobilisation exceptionnelle et la campagne menée par le Parti vert de gauche, le HDP et ses alliés.


Elle témoigne également de l’exaspération de la population face à la vie chère, au chômage et à l’élimination progressive des droits sociaux restants. Elle traduit la volonté d’une jeunesse déterminée à refuser l’intégrisme religieux en s’appuyant sur des fondamentaux laïcs et républicains. Surtout, elle s’est nourrie de la volonté de s’opposer à un régime autoritaire broyant les mécanismes démocratiques et les aspirations des peuples de Turquie, au premier rang desquels se trouvent les Kurdes, dans un climat de guerre civile pesant.


Quinze jours décisifs nous séparent du second tour au cours desquels Recep Tayip Erdogan peut encore être battu. Le Parti communiste français se tient aux côtés de l’ensemble des forces démocratiques, du HDP et de ses alliés dans ce combat de la plus haute importance. Il est et demeurera vigilant quant au bon déroulement de cette campagne de second tour. Il est et demeurera solidaire de l’ensemble des démocrates et forces de progrès en Turquie.