15è anniversaire du référendum sur le TCE: respecter le choix des français-es !

Ce 27 mai, nous avons commémoré la Journée nationale de la Résistance à l'occupation hitlérienne et au régime de Vichy.

Aujourd'hui, nous célébrons le 15eme anniversaire du référendum du 29 mai 2005, lors duquel 54,68 % des électrices et des électeurs ont rejeté le traité qui prétendait graver dans le marbre la perte de souveraineté de la France et la mise sous tutelle de l'Europe par les marchés financiers.

Une large majorité de forces et de personnalités de gauche s’étaient mobilisées en faveur de cette victoire. Le NON du peuple français a d’ailleurs ouvert la voie quelques jours plus tard à celui des Pays-Bas puis à la décision de 7 autres pays de ne pas tenir de référendum. Le NON du peuple français a stoppé le processus de ratification. Il a eu un impact pour tous les peuples européens et a permis le rejet global du TCE.

La colère fut d’autant plus forte pour les Français, quand, en 2007, Nicolas Sarkozy et la majorité de droite firent voter le Traité par le Parlement, vote contre lequel seuls les groupes des Député-e-s et Sénatrices et Sénateurs communistes s’opposèrent.

Du 27 mai 1943 au 29 mai 2005, les circonstances ont profondément changé. Mais, de l'une à l'autre de ces dates, la France du travail et de la création n'a eu de cesse d'affirmer son attachement aux principes fondateurs de sa République. À une indépendance et à une souveraineté qui expriment tout simplement la volonté d’un peuple de rester maître de ses choix politiques et budgétaires et qui rejette aussi toute volonté de repli nationaliste ou de domination d'autres peuples.

Avec d’autres, le PCF a mené cette campagne en exprimant cette indépendance, tout en montrant son attachement aux valeurs de liberté, d'égalité et de fraternité qui forment l'héritage de la Révolution française.

Il a exprimé ces choix en faveur d’une République laïque qui combat le racisme au quotidien et entend donner toutes ses chances au vivre-ensemble, par-delà l'origine et la religion de chacun et chacune.

Il a défendu une Europe de la coopération solidaire des peuples et des nations, qui est la condition même d'un progrès social partagé.

La crise dans laquelle notre pays se trouve plongé, comme la planète entière, rend cet héritage plus actuel que jamais. Ne permettons pas au président de la République et à son gouvernement, qui n'entendent que les exigences du patronat et de la finance, de brader encore plus l’indépendance de notre pays en laissant les marchés financiers, la Commission européenne et la BCE dicter leurs lois et leurs règles. Nous voulons retrouver le droit de financer notre industrie et ses emplois, de soutenir nos services publics et d’en créer de nouveaux.

C'est par le rassemblement de ses forces vives, celles de ses travailleurs et de ses travailleuses, de sa jeunesse, que le peuple de France a su écrire les plus belles pages de son histoire. Aujourd'hui, c'est par sa résistance et ses luttes qu'il interdira aux puissances d'argent de lui faire payer la crise en cours. C'est en construisant, à travers ses mobilisations, une nouvelle union populaire qu'il rouvrira au pays le chemin de nouveaux « Jours heureux ». C'est par son engagement aux côtés des peuples voisins qu'il saura porter l'exigence d'une autre construction européenne, affranchie de la domination du capital et refondée sur les principes de solidarité et de respect de la souveraineté de chacun.

Nous voulons que la France agisse pour une autre Europe avec d’autres critères d’utilisation des richesses en Europe. Les gouvernements ont bafoué le non des Français. Aujourd’hui, avec le plan de la Commission européenne inspirée par Macron et Merkel on recommence les mêmes erreurs : servir la finance au lieu de changer de cap en France et en Europe.

Il y a urgence. Les dirigeants européens se sont en effet révélés incapables de répondre aux attentes sanitaires et sociales des populations face à l'épidémie du Covid-19. Nous poursuivrons donc ce combat entamé en 1992 lors du référendum sur le Traité de Maastricht et amplifié en 2005 avec la victoire du NON au TCE. Les traités européens doivent être abrogés. Car nous ne voulons pas que le peuple paye la crise à travers la dette contractée auprès des marchés financiers.