En pleine crise COVID, c’est un crime d’affaiblir la recherche !

La ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche s’apprête à faire passer en urgence la Loi de Programmation Pluriannuelle de la Recherche au parlement. C’est cette LPPR qui a conduit à une mobilisation inédite des chercheurs de toutes les disciplines pendant trois mois, jusqu’au confinement : manifestations en parallèle de la lutte pour défendre les retraites, grève des laboratoires et des revues, grève des enseignements et des responsabilités pédagogiques.

Cette loi propose d’accroitre la précarité des chercheurs, notamment à leur entrée dans le métier, ce qui va détourner de nos professions des jeunes prometteurs : or, les doctorants sont une force motrice de l’avancée des recherches.

La LPPR exacerbe la concurrence entre chercheurs d’une même université, par la dérégulation des statuts (fin du 50% recherche / 50% enseignement dans le temps de travail) : certains seraient « punis » en ayant davantage de cours (le ministère disqualifie la formation des étudiants et décourage les enseignants), d’autres en seraient « libérés » pour se consacrer à la recherche car ils publient davantage de résultats.

C’est une erreur stratégique en termes de politique de recherche : on encourage les chercheurs à explorer des domaines où les résultats seraient plus probables. Et à délaisser la recherche fondamentale, celle qui permet les plus grandes découvertes. Voilà l’influence des logiques de rentabilité financière, en focalisant la recherche sur des objectifs de découvertes à court terme et marchandisables : c’est ainsi qu’après la crise du SRAS les crédits ont été coupés aux chercheurs qui envisageaient des stratégies d’étude des virus cousins du COVID pour prendre de l’avance en cas de pandémie.

La ministre ne peut pas dire qu’elle ne sait pas : faire cela aujourd’hui, c’est criminel. Précariser les chercheurs, c’est empêcher des découvertes utiles pour sauver des vies humaines, pour mieux penser le monde et, à terme, améliorer les choses.

Au contraire, nous avons besoin de coopérations, de stabilité et de vision à long terme, donc dégagées des logiques du profit. Pour notre pays, il est vital de lancer un plan massif de stabilisation des emplois scientifiques afin d’accroitre les capacités de recherche.

Pour cela, le PCF soutient la lutte des chercheurs et enseignants du supérieur, ses militants y participent de toutes leurs forces, ses parlementaires s’en feront l’écho.