Etats-Unis : les urnes de la résistance citoyenne

Les élections de mi-mandat du 6 novembre aux États-Unis ont été un désaveu de la politique du président-oligarque Trump. Certes, sa base électorale (environ 40% de l'opinion publique) demeure la force essentielle du pouvoir états-unien : essentiellement des électeurs blancs religieux des zones rurales et des couches sociales les plus riches. Mais une forte majorité de citoyens a résisté contre le pouvoir national-libéral, notamment dans les zones métropolitaine ou péri-urbaine.

La campagne a été enchaînée par l'argent : 5,2 milliards de dollars ont été dépensés. Des millions d'électeurs ont été privés de vote par des pratiques dilatoires « légales ».La droite xénophobe et réactionnaire a aggravé sa domination au Sénat, deux sénateurs par État, quel que soit sa taille, avec, selon les derniers décomptes (de ce jeudi 8 novembre) 51 élus (sur 100) contre 46 démocrates.
A la Chambre des représentants, les gains de sièges démocrates (sur un total de 235) on dépassé les prévisions, avec une majorité (au dernier comptage) de 224 contre 200 élus républicains.

Ce scrutin a été marqué par une notable augmentation des votants (un tiers de plus que lors des midterms de 2014)

On constate une participation électorale record (48% contre 39% en 2014) avec une forte hausse des inscriptions sur les listes électorales (235 millions de citoyens, essentiellement des femmes et des jeunes).
La résistance citoyenne a accordé 10 millions de voix de plus aux démocrates qu'aux candidats trumpiens. 115 femmes ont été élues (un record absolu depuis 1920), majoritairement des candidates démocrates jeunes dont certaines ont exprimé des convictions ouvertement « socialistes ». Ces élections mettent en lumière un fait nouveau aux États-Unis : une grande diversité et un profond renouvellement des candidatures démocrates à l'image de la société américaine. .Cette « vague arc-en-ciel » augure-t-elle d'une renaissance des forces progressistes au sein d'un parti démocrate dont l'appareil est sclérosé et centriste ? Sur le plan intérieur Trump aura des difficultés à continuer de détruire l’État social. En politique étrangère, il faut malheureusement s'attendre à peu d'opposition aux velléités hégémoniques de Trump.


Michel Muller
Membre de la commission des relations internationales du PCF