Attaque contre les services publics

Publié le 31 janvier 2024

Nos services publics sont une richesse collective gagnée de hautes luttes. Ils jouent un rôle central pour toutes et tous car ils portent l’objectif intrinsèque de garantir l’effectivité de nos droits fondamentaux, sans discrimination et dans le respect des valeurs d’égalité, de liberté, de fraternité et des principes de laïcité.

Pourtant, ils sont attaqués frontalement par les gouvernements qui appliquent, sans aucune considération pour les populations, la loi du marché portée par les orientations libérales de l’Union européenne. À rebours des besoins des populations, de l’intérêt général et des enjeux climatiques et démocratiques, ces attaques coordonnées brutales ne servent que les intérêts particuliers de quelques-uns.

Les politiques d’austérité et leurs lots de casse des droits des agent·e·s et des usager·e·s s’appliquent à marche forcée dans quasi tous les ministères de la fonction publique : l’agriculture, l’environnement, la culture, la justice… L’état de nos hôpitaux publics est emblématique : 29 000 lits supprimés depuis 2017, impliquant un parcours de combattant·e·s pour accéder aux soins, des inégalités territoriales accrues, des services saturés et des personnels soignants dans des situations professionnelles intenables. En 20 ans, 33 % des maternités ont été purement et simplement fermées. Un fait déjà grave pour les droits des femmes mais qui prouve aussi la duplicité de l’annonce d’Emmanuel Macron sur le « réarmement démographique ». Si certains sont dupes et peuvent imaginer un intérêt nouveau du Président pour la natalité du pays, en réalité cette annonce est le symbole d’une idéologie profondément rétrograde et révoltante qui s’attaque aux femmes.

Car, articulée avec la suppression du congé parental au profit du congé de naissance, c’est la poursuite d’un autre objectif, bien inscrit dans la lignée libérale, de réduire toujours plus les droits des femmes et sûrement les forcer à rester au travail coûte que coûte.

À l’instar de l’hôpital public, l’Éducation est et sera au cœur de nos combats ici et à Bruxelles.

Comme l’ont évoqué des syndicalistes lors d’une rencontre avec Léon Deffontaines et Fabien Roussel, l’École est maintenant en crise globale de la maternelle à l’université. Après avoir dénoncé les propos diffamatoires de la nouvelle ministre, les personnels ont évoqué la violence des politiques éducatives menées par le ministère et le gouvernement qui, après avoir renforcé la ségrégation scolaire, tente d’imposer aux personnels d’organiser le tri social à l’intérieur même de l’École. Les salaires et les conditions d’exercices des nombreux métiers (personnels d’éducation, de santé, sociaux, d’orientation, administratifs, d’accompagnant·e·s d’élèves en situation de handicap...) sont des préoccupations majeures car, sans amélioration significative, on ne résoudra pas les graves problèmes d’attractivité et de qualité du service public d’Éducation.

Les échanges se sont conclus sur l’urgence sociale que constitue un investissement massif dans l’école publique et laïque pour accueillir tous les élèves sans distinction, les diplômer, les émanciper par des savoirs ambitieux pour développer leur liberté de conscience à l’abri des pressions de tout bord. Fabien Roussel et Léon Desfontaines porteront ce combat, aux côtés des organisations syndicales et des personnels, dans la rue le 1er février, mais aussi dans les instances parlementaires pour forcer le gouvernement à engager des actes forts au service de l’intérêt général.

Sigrid Gérardin

Article publié dans CommunisteS, n°981, 31 janvier 2024.