C’est le riche qui pollue

Intéressante enquête du CREDOC (Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie) intitulée « Consommation durable : l’engagement de façade des classes supérieures », publiée à la mi-mars. En clair, plus on est riche, plus on est au courant des enjeux écologiques et plus on pollue ! « Il y a un fort décalage entre les discours très théoriques sur la planète et la réalité des pratiques », dit l’étude.

L’impact d’un consommateur sur l’environnement, son « empreinte écologique », notamment à travers ses émissions de gaz à effet de serre, dépend du revenu et des diplômes : plus la personne est riche et diplômée (CSP+), plus son score d’empreinte écologique est élevé. Le privilégié, souvent le mieux au fait des enjeux environnementaux, est en même temps celui qui pollue le plus. Il a beau se procurer ses poireaux bios et freiner sur la viande, il accumule les équipements numériques gourmands en énergie - et polluants -, et il multiplie les voyages en avion (un AR Paris-New York égale la consommation annuelle en chauffage d’une personne). Dernier enseignement de l’enquête : plus on est positionné à gauche, plus la conscience écologique est forte, plus on va vers le FN, plus elle chute.

Gérard Streiff