COP 28 : mobiliser mieux et davantage les financements pour gagner la bataille pour le climat !

Publié le 13 décembre 2023

La COP28 a enfin pu aboutir avec un texte pointant clairement l’usage des énergies fossiles comme le principal responsable du réchauffement climatique.

Le PCF salue ce progrès même si il regrette que le terme « sortie des énergies fossiles » ait été écarté au profit de « transition hors des énergies fossiles ».

Après cette bataille sémantique, il s’agit surtout de parvenir concrètement à une baisse réelle de 40% des émissions de CO2 d’ici à 2030 : or les instances onusiennes alertent sur le fait que les engagements actuels des États nous conduisent à une baisse de seulement 2% d’ici 2030 ! Ce n’est pas à la hauteur de l’accord de Paris et cela nous conduirait à dépasser largement les 1,5°C-2°C de réchauffement.

En effet, d’après les climatologues nous nous dirigeons plutôt vers un réchauffement de 3°C si les efforts ne sont pas réhaussés, ce qui serait catastrophique.

Les choix que feront les pays en voie de développement, par leur poids démographique, vont être déterminants pour le futur : il faut se donner les moyens financiers et de coopération pour que tous ces pays puissent assurer leur développement tout en sortant des énergies fossiles.

Pour cela l’aide à ces pays est cruciale, elle a longtemps fait défaut comme les 100 milliards/an promis par les pays riches depuis 25 ans (2009) et qui viennent à peine de se concrétiser. Pourtant même ce montant, atteint dans la douleur et tardivement, n’est pas du tout à la hauteur : de l’aveu même de l’OCDE et des pays concernés, il faudrait 1000 à 1300 milliards de dollars, il manque donc un zéro aux montants de l'aide annoncée !

De même que pour les montants annoncés lors de la COP28 consacrés à l’adaptation et au nouveau fond « pertes et dommages » dont nous saluons la création et sa mise en œuvre, ils sont encore trop balbutiants. Il s’agit de démultiplier ces montants et revoir complètement les critères de financement des grandes institutions bancaires : Banque mondiale, FMI, Banque pour le développement, et envisager un élargissement de l’usage des DTS (droit de tirage spéciaux) : c’est à mettre à l’ordre du jour de façon urgente pour la prochaine COP.

Enfin, nous saluons l’objectif de triplement des capacités en énergies renouvelables d’ici 2030, ainsi que la reconnaissance de l’utilité de l’énergie nucléaire dans la lutte pour le climat, ce qui est une première dans un tel document. Par contre nous rappelons que les technologies de capture et stockage géologique du carbone mentionné dans le texte final, ne sont pas matures pour un déploiement massif et industriel : elles donnent l’illusion dangereuse que la consommation d’énergies fossiles peut se poursuivre.

Conformément à ce que préconise le PCF dans son plan climat pour la France Empreinte2050 : le monde doit sortir des énergies fossiles au plus vite, en s’appuyant sur les leviers de l’efficacité et des mesures d’économies d’énergie, en développant massivement les énergies renouvelables et le nucléaire, et en utilisant des technologies matures et éprouvées, tout en continuant les efforts de recherche.


Parti communiste français,
Paris, le 13 décembre 2023.