La FIFA a officialisé il y a quelques jours l’attribution de l’accueil de la Coupe du monde 2034 de football par l’Arabie saoudite, seule candidate pour l’Asie et Océanie. La direction de la FIFA a manœuvré en s’appuyant sur la règle d’alternance de continent à chaque Coupe du monde. En ouvrant la voie à une candidature unique pour l’Arabie saoudite, la FIFA met une fois de plus le monde face au fait accompli. Si la monarchie du Golfe cherche à améliorer son image internationale grâce au sport, alors ne les laissons pas l’exonérer de ses responsabilités en matière de droits humains.
Comme nous l’avions dit lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar, il est temps de responsabiliser les pays organisateurs de grandes compétitions sportives. Cela vaut pour ces pays du Golfe autant que pour les autres : établissons internationalement des engagements clairs pour toute candidature à ce type d’événement et des critères d’attribution.
Le Mouvement jeunes communistes de France réaffirme la nécessité d’une charte internationale d’attribution des grandes compétitions sportives. Nous savons ce que nous ne voulons plus voir : des morts au travail sur les chantiers, une absence de droits syndicaux, de la censure, une gabegie énergétique, une répression des droits humains, etc. Les représentants de chaque nation ont le devoir désormais de déterminer des critères sportifs, sociaux et environnementaux précis.
Dans le même esprit que la création de l’Agence mondiale antidopage pour contrôler les compétitions, nous appelons à l’instauration d’une instance internationale indépendante de l’argent et des pressions politiques pour attribuer ces compétitions en fonction des engagements pris par les États.
Une charte pourrait affirmer le respect des droits des travailleurs pour la construction de toutes les infrastructures dédiées à la compétition, en prenant comme référence les pays offrant les plus hautes protections. Les syndicats en seraient signataires et pourraient se rendre sur les chantiers.
Il faut également garantir la liberté d’expression des joueurs et des supporters, le respect des droits humains, pour prévenir la censure et la répression. Sur la dimension sportive, il faudra tenir compte des dates des championnats réguliers et veiller à la santé des joueurs. Enfin, l’empreinte carbone de la compétition doit aussi être pleinement prise en considération.
Le MJCF demande la tenue d’une COP des compétitions sportives pour mettre autour de la table tous les acteurs du sport, les fédérations, les syndicats, les États, les ONG, afin de définir cette charte d’attribution ensemble.
Assan Lakehoul